15/12/2017
Le nombre de femmes enceintes consommatrices de drogues, particulièrement d’opiacées et donc de syndromes de sevrage néonatal est en augmentation. Par exemple aux USA, le pourcentage de mères sous opiacés a augmenté de 2000 à 2009 de 1,19 à 5,63/1 000 naissances à l’hôpital et le nombre de syndromes de sevrage des nouveau-nés de 1,20 à 3,39/1 000 naissances. Ces enfants ont un risque augmenté de prématurité, de petits poids de naissance et de pathologies respiratoires, neurologiques et gastro-intestinales. Les risques pendant la première année sont également connus mais n’ont pas fait l’objet d’une étude statistique étendue.
Une étude américaine de santé publique a croisé les données recueillies de 2002 à 2010 de 2 fichiers concernant l’ensemble d’un état : le « Massachusetts Pregnancy to Early Life Longitudinal data system » et le « Massachusetts Bureau of Substance Abuse Services Management Information System ». L’exploitation statistique a permis d’évaluer l’association entre la consommation de drogues illicites pendant la grossesse (CDIG), les conséquences pour les nouveau-nés et les soins hospitaliers pour les nourrissons durant la première année, après contrôle des paramètres de la mère et des enfants. La CIDG de 2003 à 2009 a augmenté de 19,4/1 000 naissances vivantes à 31,1/103. Après ajustements en fonction des différents paramètres, les nouveau-nés exposés avaient plus de risques d’être nés prématurés (17,9 % vs 8,4 %, rapport de chances ajusté, aOR 1,85 intervalle de confiance à 95 % [IC] 1,75-1,96) et d’avoir un petit poids de naissance (16,6 % vs 5,2 %, aOR 1,94 ; IC 1,80-2,09).
Davantage de problèmes de santé et de réhospitalisations
Après contrôle des paramètres maternels et de la prématurité, les nouveau-nés exposés avaient un risque augmenté de restriction de la croissance intra-utérine (aOR 2,06), de problèmes cardiaques (aOR 1,53), respiratoires (aOR 1,50), neurologiques (aOR 1,26), infectieux, hématologiques, d’alimentation et de nutrition (aOR 1,70), d’allongement du temps d’hospitalisation et d’augmentation de la mortalité (aOR 1,33) (tous ces paramètres P< 0,001)). Les risques de réhospitalisations pendant la première année étaient aussi augmentés (aOR 1,10 IC 1,04-1,1) mais ceux de mise en observation et de consultations aux urgences étaient diminués (aOR 0,90 IC 0,82-0,99 et aOR 0,87 IC 0,83-0,90).
Ainsi, les enfants de mères consommatrices de drogues sont particulièrement à risques de problèmes de santé en période péri natale mais aussi de réhospitalisations pendant la première année de vie.
Pr Jean-Jacques Baudon
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