Au moins cinq soignants se sont donné la mort cet été. Des drames qui mettent en lumière la souffrance des personnels hospitaliers face à leurs conditions de travail et au manque de réponse de leur hiérarchie.
Un cortège sombre et silencieux. Ce mercredi matin, devant l’hôtel de ville de Martigues (Bouches-du-Rhône), les blouses blanches vont se rassembler, à l’initiative de la Coordination nationale des infirmières (CNI), qui appelle également à la grève dans toute la France. Les participants «sont invités à porter un brassard noir sur leur tenue professionnelle pour un témoignage de respect à nos collègues décédés cet été».
S’agit-il d’une mise en scène un brin macabre ? Nullement. «C’est l’expression d’une grande inquiétude», note la CNI. Au moins cinq infirmiers se sont en effet suicidés depuis le mois de juin dans des structures médicales. Des drames isolés, d’abord personnels, tous impossibles à expliquer par une seule cause. Il n’empêche, ils se sont répétés. Et ces gestes désespérés semblent faire écho à un climat lourd et pesant que l’on ressent dans le monde des soignants.«C’est au minimum un symptôme, lâche un ancien directeur des hôpitaux. Dans tous les établissements, le manque de personnel et la hausse de l’activité fragilisent les gens. Mais on n’a rien fait, on s’y est habitué. C’est un paradoxe, mais dans le monde hospitalier, il n’y a aucune sensibilité à la souffrance au travail.»
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire