HOSPIMEDIA
L’annonce d’une énième ponction du Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP) aurait-elle fait boule de neige ? Après maintes années de protestations plus ou moins timides, les associations représentatives des personnes âgées et handicapées haussent le ton. Ce 13 septembre, les vingt-sept organismes membres du conseil de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), le GR 31, ont porté d’une seule voie le même message au Gouvernement : "Halte au détournement des financements dédiés aux personnes âgées et en situation de handicap !"
"Notre patience est arrivée à son terme", lâche Francis Contis, président d'Una. Cause de leur courroux, l'absence de réponse satisfaisante du Gouvernement face à une politique qu'ils jugent au doigt mouillé. Outre le dévoiement de fonds initialement dédiés aux personnes âgées et handicapées (sont évoqués à la volée les 170 millions d’euros (M€) affectés en 2013 aux départements, puis 50 M€ en 2015), les organismes pointent les 700 M€ de réserves dormantes de la CNSA. "Du n'importe quoi" pour Michel Girard, vice-président d'Unafam. "Une forme d'enlisement" pour Hugues Vidor, délégué général d'Adessadomicile. Ou tout simplement "un manque de pilotage évident de la part des pouvoirs publics" pour Johan Priou, directeur de l'Uriopss Centre. La constitution de cette réserve est d'autant plus rageante pour les membres du conseil que les idées quant à son utilisation ne manquent pas.
En avril dernier, le GR 31 a proposé en effet à Paulette Guinchard, présidente de la caisse, trois leviers pour utiliser les réserves de la caisse : le renforcement du plan d'aide à l'investissement (PAI) ; le soutien de l'aide à domicile ; et l'accompagnement au changement, tel que peuvent le représenter par exemple les réformes associées à la loi d'adaptation de la société au vieillissement. Des propositions remontées par la présidente elle-même jusqu'à Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, afin que puisse être définie une "stratégie d'utilisation des réserves".
La réponse du ministère — une longue liste des mesures financées sur les réserves de la caisse pour la politique de handicap et dépendance assortie de l'annonce d'un fonds d'appui aux bonnes pratiques pour le secteur de l'aide à domicile de 25 M€ (lire ci-contre) — n'a visiblement pas convaincu. Évoquant leur "incompréhension" et leur "déception", les organisations insistent dans un courrier cette fois adressé à Matignon : la réponse n'est "pas à la hauteur des besoins non couverts sur les territoires". La demande de sanctuarisation et d'élaboration d'un plan stratégique d'utilisation des réserves de la CNSA "dès le budget 2017" y est donc réitérée. La lettre, adressée au Premier ministre Manuel Valls le 6 septembre, reste pour l’heure encore sans réponse. Les fédérations, elles, n'ont pas dit leur dernier mot et promettent des actions communes, sans pour autant se résoudre au recours juridique.
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