20 Minutes avec AFP
Publié le 09/11/22EXPERTISE La psychiatre et psychanalyste interrogée ce mercredi au procès de l’attentat de Nice précise qu’un diagnostic formel sur l’assaillant décédé relèverait de la « science-fiction » même si elle relève des indices d’une possible « psychose »
- La question d’éventuels troubles psychiques de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel ne trouvera pas de réponse, puisque le conducteur du camion qui avait pris pour cible la foule sur la promenade des Anglais, faisant 86 morts et plus de 450 blessés, a été abattu par la police pour mettre fin à sa course meurtrière.
- « D’après moi, il est rentré comme mort dans le camion », a toutefois avancé la psychiatre et psychanalyste Francesca Biagi-Chai, après avoir expliqué que lorsqu’un individu atteint de psychose passe à l’acte, « il est déjà mort comme sujet, il agit comme objet […] de quelque chose qui le gouverne de l’extérieur ».
Dans les éléments à sa disposition, elle voit les indices d’une possible « psychose ». Mais la psychiatre et psychanalyste interrogée ce mercredi au procès de l’attentat de Nice précise qu’un diagnostic formel sur l’assaillant décédé relèverait de la « science-fiction ».
La question d’éventuels troubles psychiques de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel ne trouvera pas de réponse, puisque le conducteur du camion qui avait pris pour cible la foule sur la promenade des Anglais, faisant 86 morts et plus de 450 blessés, a été abattu par la police pour mettre fin à sa course meurtrière. Venue témoigner à la barre à la demande d’avocats de la défense, Francesca Biagi-Chai a souligné plusieurs fois les limites de l’exercice : « on est dans la science-fiction », « je ne fais pas d’expertise ».
« Déjà mort comme sujet » quand il a lancé le camion
« D’après moi, il est rentré comme mort dans le camion », a-t-elle toutefois avancé, après avoir expliqué que lorsqu’un individu atteint de psychose passe à l’acte, « il est déjà mort comme sujet, il agit comme objet […] de quelque chose qui le gouverne de l’extérieur ».
Interrogée sur l’unique consultation chez un psychiatre de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, en Tunisie en 2004, elle a estimé que le mutisme du jeune homme alors âgé de 19 ans, face au médecin et à son père qui évoquait son comportement violent pouvait être un indice « à explorer » de la « rupture langagière » qu’on constate dans les psychoses.
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