03/11/2022
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Le partage d’actes et d’activités afin d’améliorer l’accès aux soins des Français est l’une des propositions-clés du CLIO (Comité de liaison inter ordres) pour le volet Santé du Conseil national de la refondation (CNR). Les syndicats médicaux y sont opposés. Mais l’Académie de médecine enfonce le clou. Et la lettre de cadrage de la nouvelle convention médicale met aussi le partage des compétences sur la table des négociations.
Transférer des compétences ou déléguer des tâches pour libérer du temps médical ? Pas question pour les médecins. Suite aux propositions du CLIO le 13 octobre 2022, les syndicats médicaux n’ont pas tardé à manifester leur opposition à une telle éventualité. « Constatant que certains patients n'ont pas d'accès à un médecin traitant, et plutôt que de travailler à ce qui pourrait faciliter cet accès, le gouvernement prétend apprendre à la population la manière de s’en passer », estime MG France dans un communiqué du 14 octobre 2022. « Laisser croire au Français qu’ils seront soignés de la même façon par un infirmier dont le président du conseil de l’ordre appelle à des transferts de compétence est un mensonge. La compétence ne se transfère pas ! Elle s’acquiert ! », renchérit la CSMF (Confédération des syndicats médicaux de France) dans un communiqué du 18 octobre. Et de conclure qu’ « elle s’opposera avec la plus grande fermeté à toutes manœuvres corporatistes qui nuiraient à la qualité de la prise en charge des patients ».
Cette position va-t-elle pouvoir perdurer ? Le 27 octobre, « en raison de l’extrême gravité de la pénurie en médecins », l’Académie de médecine a émis plusieurs recommandations. Elle propose ainsi de mettre en place d’urgence un Service citoyen médical d’un an pour tout médecin nouvellement diplômé. « Ce Service citoyen sera maintenu tant que la situation de pénurie l’exigera ». Organisé par l’Agence régionale de santé (ARS) en coordination avec la faculté de médecine. Surtout, afin de redonner du temps médical aux médecins, l’Académie recommande d’optimiser les délégations de tâches à d’autres professionnels de santé, infirmiers, infirmiers en pratique avancée (IPA), pharmaciens, sages-femmes, autres soignants, voire aux nouveaux métiers de santé qui vont émerger à l’avenir. « Ces délégations de tâches doivent s’inscrire dans des parcours de soins coordonnés par le médecin, en respectant le champ de compétence de chacun », précise néanmoins l’Académie.
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