Publié le 8 février 2022
QUEBEC
Un brin d’histoire : rappelons que le projet de loi 21 adopté en 2009 visait à garantir la compétence, l’imputabilité et l’intégrité des professionnels de la santé mentale et des relations humaines, comme c’est le cas dans le domaine de la santé physique. Le PL 21 établissait les actes professionnels réservés à haut risque de préjudice et la psychothérapie.
Choisir de pratiquer la psychothérapie implique de savoir consciemment qu’il y a des risques de préjudices. Mais l’obligation redditionnelle pèse lourd dans le réseau de la santé.
Nombre de psychologues quittent le réseau, c’est connu. Ceux qui restent se voient confier la prise en charge des usagers les plus vulnérables. Leurs problématiques sont complexes, souvent chroniques. Étant donné le nombre toujours décroissant de psychologues dans le réseau, les références qui leur sont confiées sont donc scrutées et passées au peigne fin, afin de s’assurer qu’aucune autre profession ne puisse répondre aux besoins de l’usager. C’est le dernier maillon de la chaîne de services publics, le service spécialisé, voire surspécialisé, celui qu’on sollicite après avoir tout essayé, celui sur qui on compte. C’est aussi celui à qui on impute l’évolution de l’usager.
Dans le réseau, la responsabilité signifie que l’on doive justifier l’évolution de l’usager. Mais à grands coups de cadre de pratique limitant le nombre de rencontres, d’épisodes de services brefs, de programme « clés en main » impersonnel et de restrictions budgétaires empêchant de répondre aux exigences de formation continue à l’OPQ, le défi est quasi insurmontable. Comment est-ce que la clientèle la plus vulnérable peut progresser dans un cadre aussi restrictif ?
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