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jeudi 17 février 2022

La contraception masculine racontée par ceux qui la pratiquent


Vasectomie, slip, anneau en silicone… Michael, Antoine et Pablo ont décidé de prendre en charge la contraception au sein de leur couple. Une affaire pas toujours simple.
La Haute Autorité de la Santé (HAS) préconise seulement trois solutions contraceptives masculines: le préservatif, le retrait et la vasectomie. | Ayo Ogunseinde via Unsplash
La Haute Autorité de la Santé (HAS) préconise seulement 
trois solutions contraceptives masculines: le préservatif, le retrait 
et la vasectomie. | Ayo Ogunseinde via Unsplash

«Au quotidien, ça ne change en rien mon désir. Et c'est tout bénef pour ma femme». Michael a 38 ans et est père de deux enfants. Il y a trois ans, il a décidé de procéder à une vasectomie, opération chirurgicale qui consiste à obturer les deux canaux déférents, empêchant ainsi le passage des spermatozoïdes vers le pénis. D'après l'association Ardécom (Association sur la recherche et le développement de la contraception masculine), cette pratique quasi irréversible est utilisée par plus de 20% des couples en Grande-Bretagne et au Canada contre 8% en Belgique, en Espagne et en Suisse. En France, ce pourcentage tombe à 1%.

«C'était un peu comme un passage de flambeau. Je voulais libérer ma femme de ce poids. C'est juste une opération. Ce n'est pas une pilule à prendre tous les soirs ou un stérilet à changer toutes les X années», justifie Michael. En 2019, selon les chiffres de l'Assurance maladie, 13.000 hommes ont subi une vasectomie en France, soit 4.000 de plus que l'année précédente.

La Haute Autorité de la Santé (HAS) préconise seulement trois solutions contraceptives masculines: le préservatif, le retrait et la vasectomie. Pourtant, depuis plusieurs années, des solutions hormonales et thermiques ont émergé dans le but d'élargir le spectre de la contraception masculine et ainsi favoriser le partage de la charge contraceptive. Mais elles sont souvent peu utilisées car peu connues par les hommes eux-mêmes. Selon une étude publiée dans la revue PLOS One, en mai 2018, «seuls 10% des nouveaux pères connaissent la contraception masculine hormonale et 3% seulement la méthode thermique».

Si la contraception reste majoritairement féminine, on observe tout de même une évolution des mentalités et un intérêt croissant de la part des hommes pour ces techniques. Antoine, 38 ans, fait partie du collectif Contraception testiculaire Île-de-France. Il travaille aussi en collaboration avec Thorème, l'entreprise qui fabrique et commercialise l'Andro-switch, un anneau contraceptif masculin. Il reconnaît un accroissement exponentiel des ventes depuis un an: «En janvier 2021, on vendait en moyenne trente anneaux par semaine, contre 250 par semaine sur la fin d'année.»

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