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lundi 14 février 2022

Bonne nouvelle Endométriose : un test salivaire pour (enfin) accélérer le diagnostic

publié le 12 février 2022

Une société française explique avoir mis au point un test salivaire pour permettre de détecter en quelques jours cette maladie qui touche 10% des femmes en France. Jusque-là, il fallait en moyenne huit ans pour diagnostiquer l’endométriose.

Vers la fin d’une errance de diagnostic ? Le sort des femmes touchées par l’endométriose pourrait bien enfin changer : une start-up française du nom de Ziwig a présenté cette semaine un test salivaire promettant de diagnostiquer l’endométriose en... dix jours. Ce qui serait une révolution pour les personnes concernées par cette maladie gynécologique qui touche en moyenne une femme sur dix en France.

L’endométriose se caractérise par une affection chronique, inflammatoire et a priori incurable. Règles douloureuses, saignements, troubles digestifs, fatigue chronique, douleurs lombaires… Les souffrances liées à l’endométriose sont nombreuses et la maladie est bien trop souvent difficile à diagnostiquer. Actuellement, il faut en moyenne huit ans pour la détecter. Ces douleurs sont liées au développement de la muqueuse utérine, l’endomètre, en dehors de l’utérus, qui vient ainsi toucher d’autres organes.

L’entreprise Ziwig a évalué ce test sur 200 femmes dans plusieurs hôpitaux publics français, dont l’hôpital d’Angers, et ses concepteurs mettent en avant un résultat fiable à quasiment 100 %. Le dispositif se présente sous la forme d’un kit avec à l’intérieur un tube en plastique, dans lequel il suffit de cracher. Une fois refermé, le test est envoyé au laboratoire qui établit alors un séquençage de l’ADN de la patiente, qui doit permettre de détecter si celle-ci est atteinte d’endométriose ou non.

Du côté des professionnels de santé et médecins, on estime que prendre la maladie plus tôt pourrait éviter à certaines femmes de devenir infertiles. «L’endométriose évolue. Elle n’évolue pas dans le bon sens, reconnaît Philippe Descamps, de l’hôpital d’Angers, auprès de France Inter. Elle s’aggrave. Grâce à ce test salivaire, nous allons pouvoir arrêter l’évolution de la maladie, opérer des femmes plus tôt, par exemple, et ne pas en opérer d’autres qu’on opérait jusqu’à présent pour savoir s’il y avait une endométriose.»

«Fini ce temps où on prendra les femmes pour des folles»

Vendredi soir, sur son compte Instagram, la chanteuse Imany a salué la nouvelle. Engagée auprès de l’association Endomind qui se mobilise pour améliorer la prise en charge des malades et encourager la recherche autour de l’endométriose, la chanteuse atteinte de la maladie a appelé à «mettre la pression pour que l’on prenne la souffrance des femmes au sérieux».

«Fini ce temps où on prendra les femmes pour des folles. Fini le temps des IRM, des chirurgies de diagnostic, fini les préjugés misogynes sur vos soi-disant douleurs ! C’est le début de quelque chose d’immense ! Il y a dix ans personne ne savait même prononcer cette maladie et aujourd’hui grâce à ce test, on peut la diagnostiquer de manière rapide et non invasive», écrit-elle.

Le test n’est pas encore disponible à la vente. Ses inventeurs espèrent obtenir son remboursement par la Sécurité sociale. La start-up qui discute avec les autorités sanitaires souhaite également améliorer son outil et espère pouvoir bientôt indiquer le stade de l’évolution de la maladie. Il reste donc encore du travail.

Le 11 janvier, près de cinq ans après son arrivée au pouvoir, Emmanuel Macron avait annoncé en grande pompe une «stratégie nationale» de lutte contre l’endométriose. Une annonce qui s’est faite sans pour autant que soient dévoilés ni budget ni calendrier, et en jetant aux oubliettes un sujet crucial : l’inscription de cette maladie sur la liste des affections longue durée.

Une mesure pourtant revendiquée depuis des lustres par des associations telles qu’Endomind. Cette mesure permettrait aux 2 à 4 millions de femmes atteintes de cette pathologie de demander à voir leurs soins pris en charge à 100 % en étant sûres d’y parvenir. Actuellement, selon des travaux de la post-doctorante Alice Romerio, publiés en novembre 2020, 82 % des interrogées ont des réticences à demander des arrêts maladie à leur médecin pendant les crises.


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