Par Pauline Petit 25/01/2022
Des candidats à l'élection présidentielle proposent de réformer le droit à l'héritage, lequel crée d'importantes inégalités sociales. Mais l'opinion y reste globalement hostile. Au XIXe siècle, des philosophes osaient penser sa transformation, voire même son abolition.
Souvenez-vous de votre lecture du Père Goriot au lycée. Eugène de Rastignac, jeune noble provincial monté à la capitale pour étudier le droit, rêve d'intégrer la bonne société parisienne. Comment faire ? Ses efforts pour accomplir de bonnes et hautes études ne seront d'aucune aide lui assure Vauquier. "Le baron de Rastignac veut-il être avocat ? Oh ! Joli ; il faut pâtir pendant dix ans, dépenser mille francs par mois, avoir une bibliothèque, un cabinet, aller dans le monde, baiser la robe d’un avoué pour avoir des causes, balayer le palais avec sa langue. Si ce métier vous menait à bien, je ne dirais pas ; mais trouvez-moi dans Paris cinq avocats qui, à cinquante ans, gagnent plus de cinquante mille francs par an ?". Le mérite est illusoire pour atteindre la richesse, tel est le sombre tableau que brosse Vautrin. Non, si Rastignac veut vraiment assouvir sa soif d'ascension sociale, l'intriguant a un autre plan : le jeune homme n'a qu'à se marier à Mlle Victorine, tuer son frère légitime et ainsi mettre la main sur un patrimoine d’un million de francs. Facile !
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