La psychiatrie avance dans le clair obscur de la société. Deux éléments d’actualité la concernent. Ils touchent la loi commune et les droits de toutes les citoyennes et de tous les citoyens: l'isolement et la contention ainsi que l'irresponsabilité... pénale. Une fois de plus, ils sont mis au ban par celles et ceux qui nous gouvernent.
Attacher, enfermer = illégalité depuis le 1er janvier
Depuis le 1er janvier 2022 les mesures d’isolement et de contention sont illégales en France. Enfermer et/ ou attacher une personne n’est plus légal sans la mise en place d’un contrôle systématique par le Juge des Libertés et de la Détention (JLD). Ce n’est pas faute d’avoir insisté sur la nécessité d’un débat national qui aurait précédé à une loi encadrant la contention et l’isolement.
Depuis bientôt deux ans et avec une constance non démentie à ce jour, le gouvernement ne veut tout simplement pas en entendre parler. Refuser d’aborder ce qui se cache réellement derrière ces pratiques gravement attentatoires aux libertés fondamentales : le manque de moyen psychique des soignants, les manques de moyens matériels et humains, le manque de formation, le formatage, la pénurie orchestrée depuis des années pour la psychiatrie publique, l’inflation d’un climat sécuritaire généralisé dans la société et dans les soins…
Suivant le fameux théorème des élus macronistes développé notamment par la fine fleur de la philosophie politique contemporaine à tendance gorafique (Aurore Bergé) : supprimer le débat sur la contention et l’isolement éradiquera certainement la contention et l’isolement. Silence actif. La meilleure preuve de ce mantra politique en est l’occultation pure et simple de cette thématique lors des « Assises de la santé mentale ». C’était en septembre dernier devant un parterre d’acteurs au minimum passif si ce n’est complice du désastre. Fake psychiatrie.
Ainsi, le ministre Véran et sa bureaucratie se sont courageusement planqués – pour ne pas dire « isolés » – devant cette question en faisant passer en douce quelques semaines plus tard un article dans la loi de finance de la sécurité sociale. Et ensuite, place aux discours pathétiques du Ministre à l’Assemblée Nationale promouvant le courage des soignants en psychiatriejustifiant la dimension "thérapeutique" de la contention. Il aurait été utile de parler également du courage des psychiatrisés supportant de telles pratiques à défaut de volonté politique de mettre le problème sur la table.
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