Repas, formations, participations à des congrès et invitations à des manifestations scientifiques : les industriels de la santé multiplient les liens financiers avec les médecins hospitaliers. Mais leur encadrement s’avère souvent défaillant ou incomplet. A Bordeaux, le CHU s’apprête à nommer un Déontologue pour y remédier.
Dans une enquête inédite à l’initiative de « Sud Ouest », une quinzaine de rédactions de la presse quotidienne régionale ont travaillé de concert pour décrypter avec un regard inédit les liens d’intérêts entretenus par les professionnels de santé des 32 Centre Hospitaliers Universitaires (CHU) français avec l’industrie en 2018. Tous les liens d’intérêts sont légaux et ne sont évidemment pas condamnables a priori. Cependant, comme le souligne un rapport sur la prévention des conflits d’intérêts remis en mars 2016, à l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, « un lien d’intérêts peut influencer le choix d’une prescription, d’un équipement, le contenu d’un enseignement ou d’un programme de recherche ».
Au CHU de Bordeaux nous avons recensé 9 millions d’euros de liens financiers avec les laboratoires pour la seule année 2018, qu’il s’agisse de rémunérations ou d’avantages en nature.Sur cette manne, près de 3,5 millions sont reliés à des conventions passées entre les entreprises et le CHU, essentiellement pour l’indemnisation des essais cliniques réalisés à l’hôpital à la demande de l’industrie. Et 4,5 millions correspondent à des liens établis directement entre les médecins et les laboratoires pharmaceutiques.
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