06/01/2020
58 MIN
Aristophane, dramaturge antique, est l'auteur de "Lysistrata", une pièce mettant en scène le renversement de la cité : les femmes, au moyen de la grève du sexe, revendiquent le droit de participer à la vie politique et exigent la reconnaissance de leur expérience de la cité. Seront-elles entendues ?
Savez-vous comment s'appelait la place située devant l'hôtel de ville à Paris, au bord de la Seine, flanquée d'une plage la rendant facile à accoster pour les bateaux ? Sur cette place se tenaient les réunions des ouvriers sans travail qui cherchaient un emploi.
En 1803, la place devint place de l'hôtel de ville, mais avant cela, c'était... la place de la grève.
Pourtant, la grève n'a pas attendu le chômage pour avoir lieu.
Si on remonte encore dans le temps, au Vème siècle avant Jésus-Christ, c'est le moyen choisi par les femmes pour forcer les hommes à arrêter la guerre - du moins, c'est ce que raconte Lysistrata, une pièce hilarante écrite par Aristophane...
L'invité du jour :
Pierre Judet de La Combe, directeur d’études à l’Ehess et directeur de recherche émérite au Cnrs
Lysistrata, une obscénité joyeuse
On a qu’une envie, c’est que Lysistrata soit jouée aujourd’hui, ce qui poserait des problèmes de mise en scène gigantesques parce que c’est une obscénité joyeuse, philosophique, poétique, tellement débridée que cela demande énormément d’imagination.Les vers d’Aristophane sont obscènes mais le langage est très rarement vulgaire, c’est un détournement du haut langage : c’est le langage poétique, juridique, politique, religieux, philosophique, qui, au lieu de dire des réalités abstraites et pures, sert à dire les réalités les plus basses. C’est ce renversement qui est drôle.Pierre Judet de La Combe
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