07/01/2020
26 MIN
Rencontre avec Noëlle Chabert et Jeanne Brun, commissaires de l’exposition, "Le rêveur de la forêt", au Musée Zadkine, qui éclaire, en même temps que l'oeuvre d'Ossip Zadkine, ce lien organique des artistes à la forêt, des débuts de la révolution industrielle à nos jours.
Tewfik Hakem s'entretient avec les commissaires de l’exposition, Le rêveur de la forêt, Noëlle Chabert et Jeanne Brun, au Musée Zadkine, jusqu’au 23 février 2020. De Guillaume Apollinaire à Hicham Berrada, en passant par Joseph Beuys, Constantin Brancusi ou Paul Gauguin, Alberto Giacometti, Eva Jospin, Giuseppe Penone, Javier Pérez ou Laure Prouvost ou encore, Auguste Rodin...., et puisant à des sources multiples, qu'il s'agisse de poésie, de philosophie ou de sciences, Le Rêveur de la Forêt va croiser les époques, les médiums et les genres. L’exposition réunit une centaine d’œuvres d’une quarantaine d’artistes, et par le biais de prêts de musées, de collections privées ou d’artistes, éclaire de manière inédite l’œuvre d’Ossip Zadkine, la matérialité vivante de ses sculptures, ce lien organique à la forêt. Avec un titre autobiographique qui renvoie au sculpteur, à son attachement intime à la forêt.
Noëlle Chabert
Ossip Zadkine était sculpteur, d'origine russe, né en Biélorussie en 1888 [non en 1890], il meurt en 1967, à Paris. Il grandit dans la proximité d'une très grande forêt, ayant passé une partie de son enfance et ses vacances dans la maison de son grand-père, d'un oncle, dans cette proximité de la nature. Son œuvre en sera tout imprégnée.
Jeanne Brun
On part de la figure de Zadkine, on parle de la révolution industrielle et de la modernité. Pourquoi ? C'est le moment où il y a rupture avec la forêt. On a élargi le propos avec les grands modernes comme Picasso et les artistes contemporains qui continuent de se sentir concernés par ce que suscite la forêt. Il y a déjà une forme de courage, de singularité à vouloir défendre ce lien organique au sauvage, à la forêt. On est dans l'ancien atelier d'Ossip Zadkine, et on entre dans l'exposition, dans la forêt, avec une chouette qui nous regarde "les yeux ronds" - un regard posé sur nous, circonspect. C'est une vidéo d'Ariane Michel, une œuvre qui représente d'emblée la "lisière".
Noelle Chabert
On est dans une période chronologique avec des fils rouges ; les primitifs, l'art brut, le surréalisme, des œuvres de Victor Brauner ou André Masson... Chez les contemporains, on a aussi tenu à avoir des œuvres sonores.
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