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jeudi 6 juin 2019

Première mondiale française : un bébé couvé … avant sa conception

06.06.2019


  • Coupe histologique d'un ovaire
J. TESTART/ARFIV/SPL/PHANIE

C’est une première mondiale : à l’hôpital Jean-Verdier de Bondy (AP-HP) une jeune  femme atteinte d’insuffisance ovarienne auto-immune a pu mettre au monde un nouveau-né après maturation ovocytaire in vitro. Dans les protocoles classiques de PMA ou de préservation de la fertilité, l’ovocyte est prélevé déjà mature après stimulation hormonale. Mais cela n’est pas toujours possible, soit parcequ’il existe des contre indications à l’hormonothérapie soit que la réserve ovarienne ne le permette pas.

Dans le cas présent, la jeune maman souffrait d’une ménopause précoce d’origine auto-immune, « mais nous nous sommes aperçus à l'échographie qu'il lui restait quelques ovules immatures », relate le Pr Michaël Grynberg, chef du service de médecine de la reproduction et préservation de la fertilité à l'hôpital francilien Antoine Béclère (AP-HP).
Son équipe et celle du Dr Christophe Sifer, de l’hôpital Jean Verdier, ont donc proposé d’utiliser la méthode de maturation d’ovocytes in vitro (MIV) pour préserver les capacités de reproduction de la patiente. Cette technique a consisté en un prélèvement d’ovocytes immatures par ponction ovarienne à travers le vagin, sous contrôle échographique, sans aucune stimulation ovarienne préalable. Les ovocytes ont ensuite été maturés au laboratoire pendant 24 à 48 heures permettant, pour un certain nombre d’entre eux, d’atteindre la maturité et ainsi être fécondés en vue d’une vitrification embryonnaire.
« Même si la compétence ovocytaire ou embryonnaire reste moins importante qu’après stimulation ovarienne, nous venons de prouver que la MIV peut constituer une réelle alternative en matière de préservation de la fertilité féminine. En outre, le diagnostic d’insuffisance ovarienne auto-immune débutante ne permettait pas, jusqu’alors, d’envisager une possibilité de lutter contre le déclin inéluctable de la fonction ovarienne », rapporte le Pr Grynberg. D’autres grossesses, dans un contexte similaire, sont actuellement suivies au centre d’AMP de l’hôpital Jean-Verdier AP-HP.
« Cela confirme l’intérêt majeur de cette technique de MIV, associée à la vitrification ovocytaire ou embryonnaire, pour préserver la fertilité féminine dans certaines indications où aucune autre option n’est envisageable », ajoute le Dr Sifer.

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