Alors qu’il apparaît que le risque de maladies cardiovasculaires a diminué dans la population générale au cours de la dernière décennie, des informations précises manquent pour la situation particulière des patients souffrant de schizophrénie ou de troubles bipolaires, rappelle une équipe de l’université d’Oslo (Norvège).
Pour préciser cette question, les chercheurs ont réalisé une étude comparative des facteurs de risque cardiovasculaire chez des sujets atteints de schizophrénie ou de troubles bipolaires (270 patients recrutés entre 2002 et 2005) et d’autres recrutés une dizaine d’années plus tard (1 011 patients, inclus dans l’étude entre 2006 et 2017), dans la même région de Norvège. L’échantillon de 2006–2017 a également été comparé à 922 témoins en bonne santé et à la population générale du même site, durant la même période.
Et une amélioration très modeste dans la maladie bipolaire
L’analyse des données recueillies montre que ces patients du second échantillon (2006–2017) avec une schizophrénie ou une maladie bipolaire présentent « un niveau significativement plus élevé pour la plupart des facteurs de risque de maladies cardiovasculaires, relativement aux témoins sains et à la population générale. » Plus précisément, on ne constate « aucune différence significative », chez les sujets schizophrènes, « dans la prévalence des facteurs de risque d’affections cardiovasculaires entre l’échantillon des années 2002 à 2005 et celui des années 2006 à 2017, à l’exception d’une légère augmentation de la glycémie dans l’échantillon de 2006–2017. » Et chez les sujets avec une maladie bipolaire, on ne constate, d’un échantillon de population à l’autre, que des « réductions faibles à modérées » pour les facteurs classiques de risque cardiovasculaire : hypertension artérielle (valeur systolique et valeur diastolique), obésité, cholestérol total, lipoprotéines de faible densité.
Les auteurs font donc ce double constat attristant : malgré les « avancées majeures réalisées dans la promotion de la santé durant la dernière décennie », le niveau de facteurs de risque cardiovasculaire « n’a pas diminué chez les patients schizophrènes » et l’amélioration enregistrée se révèle seulement « modeste dans la maladie bipolaire. »
Dr Alain Cohen
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire