Un post Facebook qui sonne comme un dernier cri d'alarme. Un généraliste et gériatre, par ailleurs médecin coordonnateur de l'Ehpad Le Oyats (Vendée), vient de publier sur la page Facebook du journal Ouest France un message faisant part des difficultés rencontrées dans son établissement, aussi bien par les soignants que par les résidents. « Jamais je n'ai connu pareille situation », décrit le Dr Marcellin Meunier en lettres capitales.
Celui qui exerce à Notre-Dame-de-Mont ne mâche pas ses mots. Il n'hésite pas à parler de « détresse critique » concernant les 80 résidents de cet Ehpad où il intervient depuis 10 ans. Et pour cause, le personnel est à bout, ce qui aurait des conséquences sur le bien-être des personnes âgées. « La situation est devenue critique à un point tel que les arrêts de travail du personnel exténué, les abandons de poste et les situations de burn-out sont légion, ce qui ne permet plus un fonctionnement normal de l'établissement, augmentant de facto la charge de travail et ne permettant plus les soins minimums que requièrent nos personnes âgées, du fait de leur dépendance, de leur état de santé ou de leur âge très avancé », constate le professionnel.
« Maltraitance institutionnalisée »
Pour le Dr Meunier, cela a assez duré. Dans un entretien accordé à France info, le généraliste vendéen menace de démissionner dans les deux mois si l'établissement n'obtient pas de personnel supplémentaire et refuse d'être « le complice d'une maltraitance désormais institutionnalisée ». Face à la situation d'urgence que vit l'établissement, le Dr Meunier a organisé une réunion de crise en présence de tout le personnel, du maire de la commune et de la directrice d'établissement pour faire part de cet ultimatum. « Cette maltraitance, du personnel comme des résidents atteint un niveau qui doit être dénoncé, pris en compte et corrigé » estime le médecin.
Actuellement, environ 60 soignants travaillent dans l'Ehpad Les Oyats. Le coordonnateur estime qu'il en faudrait « au moins une quinzaine de plus » et que cette quinzaine manquante est en arrêt maladie. Le Dr Meunier évoque une direction d'établissement « complètement démunie entre les différentes institutions qui financent l'établissement, entre l'Agence régionale de santé dans sa tour d'ivoire et le conseil général qui ne tend qu'à dédramatiser, leur discours est "il ne faut pas exagérer" ». En menaçant de démissionner, le généraliste joue donc sa dernière carte pour faire bouger les choses : « C'est un cri d'alarme, un cri de désespoir », conclut-il.
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