Le 24 mai 2018, après avoir passé une année dans la prison pour femmes d’Omdurman, le verdict tombe pour Noura Hussein. Cette jeune soudanaise de 19 ans est condamnée à mort pour avoir tué son violeur.
Article d’Abir Nur, étudiante en master 1 d’étude du développement à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) à Paris. Ses recherches portent sur les questions de genre et développement ainsi que sur les mouvements féministes en Afrique et plus précisément au Soudan. Cet article a été rédigé dans le cadre d’un séjour réalisé entre mai et août 2018 au CEDEJ Khartoum (MEAE-USR 3123 du CNRS).
Noura Hussein, victime d’un viol collectif
Victime d’un mariage forcé à l’âge de 16 ans, Noura Hussein fuit son village natal d’al-Bager (40km au Sud de Khartoum) pour se réfugier chez sa tante à Sennar afin de poursuivre ses études, dans l’espoir de devenir un jour avocate ou juge. De retour chez elle, la cérémonie matrimoniale est organisée par les deux familles, forçant Noura Hussein à emménager avec son mari quelques années plus tard. Refusant de consommer leur union, Noura Hussein est victime d’un viol collectif orchestré par son mari, aidé par ses cousins. Lorsque son mari tente de reproduire le crime, la jeune femme le poignarde à plusieurs reprises, causant sa mort. Son père, (qui accorde un entretien à la chaîne britannique BBC), conduit immédiatement sa fille déclarer le meurtre au poste de police afin de se protéger de la vengeance de la famille du défunt.
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