| 14.01.2019
Les patients atteints de cancer ont un risque de suicide multiplié par 4 par rapport à la population générale. Ce constat a été mis en évidence par une étude américaine publiée dans « Nature Communications ».
Il s'agit d'une étude rétrospective qui s'appuie sur les données du programme national Surveillance, Epidemiology and End Results (SEER) portant sur la période 1973-2014. Parmi les 8 654 569 patients présentant un cancer invasif, 13 311 se sont suicidés. La mortalité par suicide est ainsi 4,44 fois plus importante chez ces patients en comparaison à la population générale. Une étude portant sur la période 1973-2002 estimait que ce risque était multiplié par 2.
Un risque accru pour les cancers métastatiques
Les auteurs ont, dans un premier temps, comparé le risque de suicide des patients atteints de cancer à la population générale et, dans un second temps, aux autres patients atteints de cancer. « Le risque relatif de suicide, par rapport à la population générale, est le plus élevé chez les personnes atteintes d'un cancer du poumon, de la tête et du cou, des testicules et d'un lymphome de Hodgkin », indiquent les auteurs.
Par ailleurs, 83 % des patients qui se sont suicidés sont des hommes et 92,1 % sont blancs. Le risque de suicide est de plus d'autant plus important que le diagnostic survient à un âge jeune.
Les 13,2 % de patients présentant une maladie métastatique au diagnostic présentaient un taux particulièrement élevé de suicide, avec un risque multiplié par 13,16 par rapport à la population générale.
Si le risque de suicide tend à diminuer pour la plupart des patients 5 ans après le diagnostic, il reste élevé au cours du suivi pour certains cancers comme le lymphome de Hodgkin, le cancer de la prostate et le cancer des testicules.
Patients âgés, de sexe masculin, non mariés et blancs
En comparaison des autres patients atteints de cancer, les patients âgés, de sexe masculin, non mariés, blancs et présentant une maladie non métastatique étaient plus à risque de suicide.
Peu de suicides concernaient des patients de moins de 50 ans, le cancer concernant majoritairement des sujets âgés. Néanmoins, les auteurs ont mis en évidence que les suicides des moins de 50 ans concernaient principalement des leucémies ou des lymphomes. Les patients de plus de 50 ans qui se sont suicidés étaient principalement touchés par un cancer de la prostate, du poumon, de la vessie ou colorectal.
Ces résultats, qui permettent de mieux cibler les populations à risque, pourraient contribuer à orienter les stratégies de prévention du suicide. « Alors que les taux de survie des patients cancéreux continuent à augmenter, il deviendra crucial d'identifier les patients cancéreux présentant un risque de suicide élevé », soulignent les auteurs.
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