Le 1er janvier 2018, le Conseil national de l’Ordre des médecins lançait un numéro d’écoute et d’assistance confidentiel et gratuit (à partir de mars) à destination des professionnels en souffrance. L’idée était notamment de compléter son service d’entraide et de fédérer sous un même numéro, toutes les associations qui pouvaient exister dans les différentes régions. Après un an d’existence, le numéro vert a reçu plus de 4 000 appels et la fréquence ne faiblit pas en ce début d’année, puisqu’en janvier, 300 appels supplémentaires ont été réceptionnés. « Ce sont en majorité des infirmières qui appellent puis des médecins, médecins du travail et généralistes en premier lieu. Le profil des appelants est en corrélation avec l’enquête menée par l’Ordre sur la souffrance des soignants », explique le Dr Jacques Morali, conseiller ordinal national et président de la commission d’entraide. A l’autre bout du fil, des psychologues formés par l’AAPMS (association d’aide professionnelle aux médecins et soignants).
Une multiplicité de causes
Parmi ces plus de 4 000 appels, 500 sont d’origine psychologiques et ont donc été traités directement par les psychologues, les autres ont été orientés vers les associations ou établissements de soin signataires de la charte d’entraide, leur conseil départemental de l’Ordre ou toute autre structure utile. En général, pour les professionnels qui demandent de l’aide via la plateforme, la cause des maux est multifactorielle : « tous les déterminants sont touchés. Ils appellent pour des problèmes de santé, des problèmes sociaux. La majorité des appelants ont plus d’un problème, ce sont des histoires complexes où se mêlent des difficultés d'ordre financier, social, de santé, psychologique etc », souligne le Dr Morali.
Des appels pendant la journée de travail
Les professionnels en souffrance ressentent généralement davantage le besoin de décrocher leur téléphone au cœur de leur journée de travail. « Nous avons très peu d’appels la nuit, précise le Dr Morali. Les pics se situent entre 10 et 11 heures le matin et 14 et 15 heures l’après-midi ». Cette démarche diffère du dépôt de dossier de demande d’entraide au CNOM qui demande plus de temps. « Les dossiers nous arrivent en revanche la plupart le dimanche soir sur le site », note le conseiller ordinal. D’où aussi l’importance de la complémentarité du réseau car si plus de 4 000 appels ont été reçus sur le numéro vert, seulement 150 dossiers ont été réceptionnés au national par la commission d’entraide. « Certains passent directement par les ordres départementaux », explique le Dr Morali.
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