Le gouvernement a annoncé, jeudi, que les étudiants vont être formés à mieux repérer les troubles à l’âge « critique » de jeune adulte.
Au moins 8 885 personnes se sont donné la mort en France en 2014, selon le dernier rapport de l’Observatoire national du suicide, publié en février 2018. C’est la deuxième cause de mortalité pour les jeunes de 15 à 24 ans. Dans le cadre de la mise en œuvre d’une politique de prévention, le gouvernement a annoncé, jeudi 28 juin, que les étudiants seront formés aux « premiers secours en santé mentale », pour mieux repérer les troubles à l’âge « critique » de jeune adulte.
« La France a un taux de suicide trop important », a souligné, dans un entretien accordé au Quotidien du médecin, Agnès Buzyn, ministre de la santé, qui annonce l’installation d’un Comité stratégique de la santé mentale et de la psychiatrie (CSSMP).
En Europe, la France présente un des taux de suicide les plus élevés
Malgré une baisse significative de 26 % entre 2003 et 2014, « la France présente, au sein des pays européens, un des taux de suicide les plus élevés, derrière les pays de l’Est, la Finlande et la Belgique », rappelle l’Observatoire. Comme 80 % des troubles potentiellement suicidaires se déclarent entre 15 et 20 ans, « une attention toute particulière sera portée sur le bien-être mental des jeunes pour préserver leur santé mentale et augmenter leurs chances de rétablissement », a précisé le ministère.
L’idée de ces « premiers secours » est née en Australie en 2000, avant d’essaimer ailleurs.
Aux antipodes, les étudiants apprennent ainsi à reconnaître les signes trahissant des idées suicidaires, à écouter sans juger, à rassurer et orienter une personne en difficulté. Un programme systématique est « déjà mis en œuvre dans plus de 20 pays »,selon le ministère.
La prévention annoncée par Mme Buzyn fait partie d’une feuille de route destinée à changer le regard sur la santé mentale. Elle s’inscrit dans un ensemble de 37 actions pour faire en sorte que les troubles mentaux soient moins stigmatisés, et mieux pris en charge. Figure également une expérimentation baptisée Ecout’émoi, portant sur trois régions, qui doit permettre d’adresser« des jeunes de 11 à 25 ans vers des consultations de psychologues prises en charge par l’assurance maladie, après une évaluation par les médecins généralistes », indique le ministère.
Parallèlement, un plan d’ensemble contre le risque suicidaire sera déployé sur tout le territoire, sous le pilotage des agences régionales de santé (ARS), notamment le dispositif VigilanS qui « vise à recontacter les personnes qui ont fait des tentatives de suicide », précise Agnès Buzyn.
L’Observatoire national du suicide le soulignait en effet dans son rapport, « les comportements suicidaires des jeunes constituent une préoccupation majeure de santé publique ».
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