Il n’y a pas de consensus sur la position idéale à adopter pour l’accouchement, non plus que sur la position des mains de la sage-femme ou encore sur la manière de pousser, glotte ouverte ou fermée. Quelles sont alors les pratiques françaises ?
Près de 1 500 sages-femmes exerçant dans 377 maternités ont répondu via internet à un questionnaire portant sur leurs habitudes.
La position gynécologique genoux dedans est plébiscitée par un tiers des sages-femmes, suivie par la position gynécologique puis par le décubitus dorsal avec cale pieds ; dans environs 80 % des cas elles proposent ces positions, ainsi que le décubitus latéral mais seulement 16 % laissent systématiquement le choix à la patiente. Un quart des sages-femmes dit ne jamais laisser le choix. Le niveau de maternité a un effet significatif sur ce taux puisqu’il est de 21 % en niveau 1 contre 12 % en niveau 3. De même, les positions telles qu’assise, en genoux/coudes, en appui sur les genoux et à quatre pattes sont significativement moins proposées en niveau 3.
Un tiers des sages-femmes laissent les patientes choisir le type de poussée, même si la poussée à glotte fermée est la plus souvent conseillée.
Pas les mêmes pratiques partout
Concernant le périnée, un peu plus de la moitié des sages-femmes effectuent un massage en vue de réduire le risque d’épisiotomie ou de déchirure. Un quart y apposent des compresses chaudes ; c’est une pratique significativement plus répandue en niveau 1 (et à l’étranger). Le maintien de la tête est quasiment la norme sauf chez les plus « anciennes » qui par contre recourent davantage au crochetage du menton. La restitution est spontanée dans 30 % des naissances – moins souvent chez les plus jeunes- ou accompagnée d’une rotation dans 54 % des cas.
Les sages-femmes exerçant en niveau 1 considèrent pour 86 % d’entre elles que leur accompagnement assure souvent ou toujours un accouchement physiologique contre 76 % en niveau 3. Pourtant, seules 38 % sont à l’aise avec tous les types de position et là encore l’expérience et le lieu d’exercice ont une influence sur les réponses.
Les pratiques européennes sur les positions sont très disparates : 3 % de position gynécologique au Royaume Uni, 40 % des suédoises accouchent assise, le maintien de la tête est rare chez nos voisins mais il semble qu’il y ait moins de déchirures du 3ème et 4èmedegré dans l’hexagone. La phase d’expulsion est donc menée différemment selon les pays, les phénomènes de mode et l’expérience de la sage-femme mais cette enquête démontre également que le type de maternité a un impact sur les pratiques.
Marie Gélébart
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