- 25 JUIN 2018
- PAR FRANCIS MARTENS
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La Ministre de la Santé a décidé qu'une loi en matière de santé mentale, issue d'une quinzaine d'années de concertation et votée en 2014 par tous les partis - nationalistes et extrémistes exceptés - était «malade» et qu'elle devait la «réparer». Cet anéantissement ignore tout de la nature du terrain, mais du point de vue idéologique il a tout son sens.
À propos du terme «management» et de ce qu'il dissimule :
l'assujetissement des psychologues par la Ministre de la Santé de Belgique
En 2016, la Ministre de la Santé et des Affaires Sociales de Belgique (Madame Maggie De Block) a décidé qu'une loi de consensus en matière de santé mentale, issue d'une quinzaine d'années de discussions avec les professionnels du terrain et votée en 2014 par tous les partis - nationalistes flamands (N-VA) et extrémistes de droite (Vlaams Belang) exceptés - était «malade» (sic) et qu'elle devait la «réparer» (sic). Cette réparation thérapeutique - en réalité un anéantissement - n'était pas prévue dans l'accord de gouvernement. La ministre était simplement chargée d'élaborer les arrêtés d'application de la loi de 2014. Celle-ci avait prévu la création d'un Conseil Supérieur de la Santé Mentale et devait baliser l'exercice de la psychologie clinique et de la psychothérapie. En guise de «réparation», la ministre a supprimé la profession de psychothérapeute, l'a convertie en un acte technique praticable par certains médecins, psychologues et orthopédagogues, et a paramédicalisé de fait les psychologues cliniciens. Plus largement, elle a réduit la pratique des professionnels de la santé mentale à un découpage de procédures quantifiables et contrôlables, effectuées par des professionnels interchangeables et peu qualifiés. L'argument de vente de la ministre repose sur la «promotion de l'accessibilité des soins», leur «qualité», leur «rigueur scientifique», sur la «traque aux abus» et sur la «lutte contre les charlatans».
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