Le terme de « mort subite inattendue des nourrissons » correspond aux décès survenant avant l’âge de un an, liés au syndrome de mort subite inexpliquée (MSIN) et aux asphyxies par suffocation ou strangulation accidentelle dans le lit. Depuis les recommandations quant au couchage sur le dos et autres conditions du couchage et sur les risques liés à l’environnement, le nombre des décès par MSIN a beaucoup baissé mais celui par accident dans le lit est resté stable. A cet égard, l’impact de l’intervention d’autres personnes que les parents dans la garde des nourrissons n’a pas été documenté.
Des pédiatres des universités de Virginie et Missouri ont étudié les données informatiques d’un registre national des décès entre 1 et 364 jours, dans 45 états sur la période allant de 2004 à 2014, et ont comparé les facteurs de risque entre les enfants gardés par les parents et ceux par des tierces personnes. Parmi les 10 490 décès, 1 375 (13,1 %) sont survenus en dehors d’une surveillance parentale.
Des impératifs de couchage moins bien respectés par les tierces personnes
Les décès des nourrissons sans supervision parentale étaient survenus bien plus fréquemment en dehors du domicile des parents (rapport de risques Odds ratio OR 12,87, intervalle de confiance à 95 % IC 11,31-14,65) soit chez des membres de la famille ou chez des amis (29,7 %), soit en crèche ou en nourrice (34 %). Les positions de couchage à risque étaient plus fréquentes, en position ventrale (51 % vs 37,6 %, P < 0,0001, OR 1,74 IC 1,5-2,02) ou sur le côté (OR 1,35 IC 1,12-1,62) et à l’inverse la position sur le dos était moins fréquente (39,3 % vs 43,4 %). Les nourrissons gardés par la famille ou des amis étaient plus fréquemment dans un lit d’adulte ou un canapé (47 %) ou tenu dans les bras (53 %) (P < 0,0001) et il y avait plus souvent des objets dans l’environnement immédiat (36 % vs 33 %, P = 0,03).
Ainsi, les nourrissons qui décèdent pendant le sommeil, en dehors de la supervision parentale, ont plus de risque de ne pas être couché sur le dos. Les membres de la famille ou les amis qui les gardent les font trop souvent dormir ailleurs que dans un berceau. Les médecins doivent toujours rappeler aux parents que toutes les tierces personnes qui gardent les enfants doivent respecter les bonnes pratiques pour le sommeil.
Pr Jean-Jacques Baudon
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