A Paris, le 30 janvier, manifestation pour l’amélioration des conditions de travail en Ehpad, devant le ministère de la Santé à Paris. Photo Martin Colombet. HansLucas pour Libération
Le groupe de travail devra proposer un plan d'attaque contre la maltraitance des personnes âgées et handicapées alors que les professionnels de santé et les familles continuent de réclamer plus de moyens.
Comme l’avait annoncé la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, une commission sur la bientraitance a été installée ce lundi. Le groupe de travail doit proposer «une stratégie nationale de lutte contre la maltraitance» des personnes âgées mais aussi des personnes handicapées.
Si elle salue l’initiative, l’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA) affirme que cela ne réglera pas le problème. Son président, Pascal Champvert, la compare à «une dame qui a un cancer et qu’on aiderait à mieux se coiffer. C’est toujours utile, mais ça ne règle en rien le problème». S’il faut une vraie réflexion sur l’autonomie des personnes âgées, la priorité est d’augmenter le nombre de professionnels dans les établissements et à domicile selon lui. «Il faut aussi un discours fort du Président sur l’âgisme, la discrimination des personnes âgées, qui est la première maltraitance», insiste-il.
Grève nationale
Toilettes à la chaîne, couches portées jusqu’au soir, humiliations… La maltraitance des personnes âgées peut être physique, mais aussi psychologique. En cause : le manque de personnels dans les Ehpadqui nécessite de travailler toujours plus vite et par conséquent qui contraint le personnel à bâcler les soins des résidents. En France, environ 600 000 personnes vivent aujourd’hui dans l’un des 7 200 Ehpad français, selon le ministère de la Santé. La ministre avait annoncé le 25 janvier que 50 millions d’euros supplémentaires seraient débloqués pour les établissements en difficulté. Cela n’avait pas suffi pour les associations de familles et les personnels des Ehpad qui manifestaient cinq jours plus tard à l’appel d’une intersyndicale (CGT, CFDT, FO, Unsa, CFTC, CFE-CGC et SUD) lors d’une grève nationale pour dénoncer la «maltraitance institutionnelle» sur les personnes âgées.
La majorité des cas de maltraitance n’ont toutefois pas lieu dans les établissements, mais bien à domicile, souvent par les familles elles-mêmes. «Avec peu de personnel à domicile, on se retrouve à déléguer aux conjoints ou aux enfants qui s’épuisent. Ils sont eux-mêmes maltraités, et sans le vouloir, deviennent maltraitants», explique Pascal Champvert. Une nouvelle grève dans les Ehpad est prévue le 15 mars pour réclamer plus de moyens humains.
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