Paris, le samedi 27 janvier 2018 – Tous les hommes ou presque interrompent un jour leur course folle pour regarder où ils sont, ce qu’ils font. Ils s’interrogent sur la direction qu’ils ont essayé de donner à leur existence. Paradoxalement, cette question peut tarauder de façon plus intense ceux dont le métier paraît pourtant doté d’un sens profond : soigner. « Qu’est-ce que je fous là ? », résume dans un texte publié sur le site Infirmiers.com, Christophe Pacific, Cadre supérieur de santé et docteur en philosophie. Après ce préambule sans ambages, ce dernier revient sur le dilemme brutal que lui a exposé récemment une aide-soignante de son service : réaliser les toilettes de deux patients présentant les troubles cognitifs les plus marqués au détriment peut-être du temps accordé aux autres ou reporter les soins à ces deux patients afin d’être certain de pouvoir prendre en charge l’ensemble des résidents. « Cette aide-soignante est un excellent élément, toujours très soucieuse du confort et du bien-être des patients et, ce jour-là, elle pose bien évidemment un vrai problème éthique tout en utilisant un argument très provocateur, mais très efficace. Le fait de faire émerger cette problématique est déjà le début d’une réflexion éthique car elle nous oblige à trouver de meilleures solutions. Il nous appartient alors de nous en saisir pour transformer ce questionnement en éthique de responsabilité collective. Quand une telle question se pose, et a fortiori quand elle est posée par un soignant, nous devons y voir immédiatement un signe de détresse. Ce soignant nous exprime sa perte de sens, pire, il nous exprime aussi le sentiment de ne plus être ce qu’il est. Immanquablement, ce type de question est suivi de très près par une autre question plus intime : " Qu’est-ce que je fous là ? " (…)
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samedi 27 janvier 2018
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