Vers l’âge de 17 ans, alors qu’elle quitte une salle de cours à l’Université, Eleanor Longden entend une voix qui dit : «Elle quitte la salle.» Eleanor regarde autour d’elle : personne. D’où vient la voix ?
«Je sortais d’un séminaire quand ça a commencé». Pendant les semaines qui suivent, la voix revient, racontant tout ce qu’Eleanor fait : «Elle va à la bibliothèque», «Elle va à un cours»… La voix, «étrangement amicale et rassurante» fait vite partie de son quotidien. Eleanor n’y prête pas vraiment garde. Mais elle commet l’erreur d’en parler à une amie, horrifiée, qui lui conseille de voir un médecin.
Le cercle infernal du diagnostic médical
«Le fait que les gens normaux n’entendent pas de voix, alors que moi j’en entendais, signifiait que quelque chose n’allait vraiment pas. […] On m’a adressée à un psychiatre, qui lui aussi a adopté une vision très négative de la voix, et a interprété par conséquent tout ce que je disais à travers le prisme d’une folie latente. […] C’est à ce stade que les événements ont commencé à me dépasser rapidement. Une admission à l’hôpital s’en est suivi, la première d’une longue série, le diagnostic de schizophrénie est venu ensuite, et puis, pire que tout, un sentiment toxique et torturant de désespoir.» Encouragée à voir la voix comme une ennemie, Eleanor essaye de la faire taire. La voix, par réaction, se multiplie, devient hostile, persécutrice… Deux ans plus tard, Eleanor –traitée comme malade délirante, droguée aux psychotropes et poursuivie par des voix devenues terrifiantes–essaye de se faire un trou dans la tête.
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