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dimanche 21 janvier 2018

Le Syndicat national des psychologues dénonce le cadre expérimental pour l'accès aux consultations




Plusieurs expérimentations sont actuellement en cours en vue d'améliorer la prise en charge de la souffrance psychique, via un remboursement de consultations psychologiques par l'Assurance maladie. D'une part, une expérimentation visant à organiser la prise en charge des troubles en santé mentale des jeunes de 11 à 21 ans (hors troubles psychiatriques) a fait l'objet d'un cahier des charges en janvier dernier, complétant un dispositif prévu par décret en mai 2017 (lire notre article). D'autre part, l'Assurance maladie propose d'expérimenter la prise en charge de thérapies non médicamenteuses pour les troubles en santé mentale d'intensité légère à moyenne pour les plus de 18 ans, signale le Syndicat national des psychologues (SNP), dans une pétition contestant les modalités retenues.

Cette pétition à l'initiative du SNP, mise en ligne il y a moins d'une semaine et comptant à ce jour près de 4 100 signataires, est adressée à la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, et au nouveau directeur général de la santé, Jérôme Salomon. Le syndicat explique qu'il pourrait saluer les initiatives visant à permettre un meilleur accès aux psychologues, si les dispositifs effectivement proposés ne comportaient pas des biais importants. Les écueils pointés sont principalement de deux ordres : la prescription médicale préalable à l'accès aux consultations et le niveau des tarifs plafonds retenus, qui n'auraient pas été concertés avec la profession.

Ainsi, le SNP dénonce des consultations psychologiques "inutilement sur prescription médicale, puisque la compétence diagnostique est inscrite dans la profession même et fait partie de l'exercice de la praxis psychologique". Et des séances de 30 minutes à 22 euros (€) dans le cadre de l'expérimentation pour le public adulte et 32 € pour celle visant les 11-21 ans, à concurrence d’une dizaine, alors que les consultations atteignent 60 € en moyenne pour 45 minutes, explique le président du SNP, Jacques Borgy, à Hospimedia. Il précise avoir demandé à être reçu par les tutelles sur ces questions mais sans avoir obtenu d'entretien à ce jour. Sollicité par notre rédaction, le ministère n'a quant à lui pas donné suite à l'heure où nous publions. 

Dans les conditions actuelles, le SNP refuse donc les dispositifs tels qu'ils sont proposés et la participation de ces adhérents à leur mise en œuvre. Il dit refuser "la dépendance, l'assujettissement, la mainmise et le filtrage de la médecine sur la psychologie" et exige que "les consultations psychologiques soient en accès libre et les tarifs proposés par la profession". Jacques Borgy indique que le SNP demande aux tutelles plus largement de travailler à donner une "véritable place aux psychologues dans notre payset davantage d'autonomie, dans un contexte où les besoins de prise en charge vont croissant mais où, "dans un paradoxe sidérant, les psychologues [...] ne sont pas en première ligne et sont paupérisés, dans le service public comme dans le privé".
Caroline Cordier


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