La Fondation Henri Cartier-Bresson expose à Paris ce photographe majeur en Pologne mais méconnu chez nous. Gros plans intimes et frontières invisibles : son travail questionne surtout la réalité des choses qui l’entourent.
L’œuvre de Zbigniew Dlubak (1920-2005) n’était jamais sortie des frontières de sa Pologne natale. Exposées à la fondation Henri Cartier-Bresson, ses images en noir et blanc des années 1947 à 1949 font l’effet d’une fuite éperdue face au réel. La découverte désoriente.
Le peintre et photographe semble se cogner sur les frontières invisibles d’un monde borné, concentrationnaire, clos, ésotérique… et sans porte d’entrée pour le visiteur. Ses sublimes vues en contre-plongées rasantes de troncs d’arbres buttent sur un ciel flou rendu inacessible par une barrière infranchissable, sorte de champ électrique mortel.
Un monde imaginaire
La lecture de sa biographie permet de reprendre pied : déporté dans le camp de concentration de Mauthausen pour avoir participé à l’insurrection du ghetto de Varsovie en 1943, puis admis dans un sanatorium pour soigner une tuberculose, Dlubak garde les réflexes d’un homme qui ne peut survivre qu’en se créant un monde imaginaire peu accessible aux autres.
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