| 23.01.2018
Venues de la France entière, les délégations Sud Santé ont convergé ce mardi matin vers la Bourse du travail, à Paris, afin de faire le point sur les mouvements de grève en cours dans les hôpitaux de France. Sud Santé travaille à l'organisation d'une mobilisation nationale dans les semaines qui viennent.
Un barrage de cinq semaines à l’entrée de l'hôpital Guillaume-Régnier à Rennes, les vœux aux personnels annulés au centre hospitalier d’Orléans la semaine dernière, l'annonce de douze postes supprimés dans le service de neurochirurgie du CHU d’Orléans : la grogne monte d’un cran dans les rangs de Sud Santé qui appelle les autres syndicats à le rejoindre.
Le ras-le-bol se lit sur les visages de la centaine de personnels présents à la Bourse du travail. Jacques Meny, infirmier au centre hospitalier Guillaume-Réguier tire le premier : « Le week-end dernier, j’ai tout de même dû signaler cinq dangers graves et imminents à notre direction. Lorsqu’un infirmier se retrouve seul face à 22 patients, a fortiori en psychiatrie, j’estime que la sécurité des travailleurs comme des patients est menacée. »
Une question de dignité et d’éthique, qui pousse certains médecins à prendre la parole pour dénoncer la dégradation des conditions de travail à l'hôpital. « L’appel des 1 000 », lancé la semaine dernière à l’initiative des Prs André Grimaldi et Jean-Paul Vernant est un signe, « mais déjà récupéré par Agnès Buzyn », déplorent de nombreux représentants syndicaux présents.
Stop au cache-sexe financier
Aujourd’hui, la résistance qui tente de s’organiser semble bien plus ciblée et invite les personnels hospitaliers à s’inquiéter lorsque des restructurations « purement immobilières ». Nelly, infirmière au CHU d’Orléans décrit la mobilisation dans sa maternité flambant neuve : « 1 250 lits, 1 000 recrutements annoncés et finalement 200 emplois supprimés en moins de six mois. Aujourd’hui, six postes de sages-femmes sont menacés et l’objectif à court terme est de supprimer un poste d’aide-soignante dans chaque service ».
Olivier, de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP), estime que la direction d’un plan social est clairement prise désormais. « C’est d’abord 180 postes, puis finalement 600 à supprimer au premier trimestre. N’oublions pas que 9 suicides ont eu lieu l’an dernier au sein de l’AP-HP », poursuit-il.
Sud Santé promet « de ne rien lâcher » et d’orchestrer la résistance au sein des hôpitaux français. « On ne va pas nous anesthésier avec 2 % de hausse budgétaire alors qu’il en faudrait le double pour travailler dans des conditions acceptables. C’est un cache-sexe financier, et nous avons déjà compris que ces moyens allaient servir les stratégies et l’accréditation des établissements alors que 10 000 recrutements sont nécessaires, rien qu’à l’AP-HP », conclut Olivier.
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