| 24.02.2017
Et une application santé de plus ! Alors que le marché de la prise de rendez-vous médical en ligne continue de se développer (son leader, Doctolib a récolté 26 millions d'euros lors de sa dernière levée de fonds), un nouvel acteur débarque sur le marché des applications de santé. Florian Gueho (photo) généraliste et urgentiste de 32 ans et deux associés lancent Docadom, une application qui promet de permettre « en trois clics » d’obtenir une visite à domicile sous 24 heures Grâce à la géolocalisation et à un algorithme, le patient se voit attribuer le praticien pouvant intervenir le plus rapidement. Comme souvent, l’idée est née outre-Atlantique : le Dr Gueho avoue s’être inspiré d’une application californienne. À New York, un Français et un Suisse ont aussi lancé en 2014 Pager, une appli similaire et développée avec l'aide de l'un des co-fondateurs d'Uber.
Mais en France les promoteurs du nouveau dispositif surfent aussi sur des facteurs favorisants bien hexagonaux. Erosion des installations et élargissement du numerus clausus ces dernières années ont convaincu Florian Gueho et Pierre Blanchard, plus tard rejoints par Marc Postel-Vinay, de lancer le projet en 2016. L’objectif des trois complices ? « Améliorer l’accès aux soins non programmés ». L’application permet, selon Florian Gueho, « d’absorber une partie du circuit court des urgences » et promet, selon lui, des économies publiques grâce à l'application des cotations classiques et non plus celles des associations de permanences de soins ambulatoires (PDSA).
Quid du gain pour les généralistes qui voudraient rejoindre le dispositif ? Docadom s'engage à mettre à la disposition des médecins l'ensemble des moyens nécessaires à leur activité (lecteur de carte vitale et de carte professionnelle par exemple). Le nouvel acteur ne prend qu'une commission de 10 % sur le tarif de la visite, ce qui suppose augmentation de cinq euros de la rémunération par visite, selon les fondateurs. Pas question pour autant de faire des médecins utilisateurs de l'application de nouveaux médecins traitants. « Il s'agit vraiment de répondre à une demande ponctuelle » insiste Florian Gueho.
Et quels avantages par rapport aux acteurs déjà présents ? Avec les opérateurs de e-agenda qui fourmillent sur le marché, "il vous sera difficile d’obtenir un rendez-vous d’ici 24 ou 48 heures, » estime Florian Gueho. A l'entendre, son service tient aussi fort bien la comparaison avec les réseaux d'urgentistes de ville. « Le patient a plus de lisibilité » explique le fondateur. « Avec ces services, on vous donne une fourchette de quatre heures, et vous êtes bloqués chez vous » poursuit-il.
À la façon d'Uber, mais en plus réglo...
À l'instar d'un Uber, Docadom fournit un décompte avant l'arrivée du médecin en temps réel – en plus de l’estimation des tarifs minimum et maximum. Mais la comparaison avec la plateforme de VTC s’arrête là. Pour trois raisons, selon les fondateurs. A commencer par l’absence de surcoût. Ses créateurs avancent aussi l’impossibilité pour un médecin de refuser une intervention sans justification – auquel cas, Docadom promet de l’appeler sous 24 heures pour connaître le motif d’annulation. Et surtout, le nouvel acteur se prévaut de la bénédiction des autorités avec lesquelles ils se sont entretenus en amont. Jacques Lucas, vice-président de l’Ordre, voit « d’un bon œil » l’apparition de ce nouveau service, assure en tout cas Florian Gueho. En revanche, aucun contact n’a été établi avec les associations de PDS mais « la place existe pour tout le monde » ajoute-t-il.
En complément, l’application indique à ses utilisateurs quels sont les cabinets à assurer des consultations libres les plus proches en temps réel. « Un aspect qui intéresse particulièrement le pôle ambulatoire des ARS » relève Florian Gueho.
L'application sera lancée en avril et couvrira dans un premier temps le 18e arrondissement de Paris. Avant de s'étendre progressivement à l'ensemble de Paris puis de l'Île-de-France, avec en ligne de mire d'être, à terme, disponible dans les déserts médicaux en zone rurale. En parallèle, les fondateurs aimeraient proposer une solution de prise de rendez-vous médical en ligne.
Sur ce segment, la concurrence s'organise d'ores et déjà, mais ça n'inquiète pas plus que ça Florian Gueho. « C'est une coquille vide » assure-t-il, évoquant un de ses possibles challengers...
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