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mercredi 22 février 2017

La plateforme de mise en relation Hopizen propose aux étudiants en médecine de rendre des services




Proposer aux étudiants en 2e, 3e ou 4e année de médecine de rendre des services, moyennant finances ou non, c'est le pari d'Hopizen. Cette plateforme de mise en relation entre patients, associations de patients ou professionnels de santé et étudiants centralise et officialise des pratiques courantes dans les établissements de santé.
Récupérer le courrier d'un patient habitant sur le chemin de l'hôpital, participer à des travaux de recherche, devenir le temps d'une intervention aide de bloc opératoire... sont autant de services proposé sur Hopizen. Développée par Pop my health avec le soutien de l'Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf), cette plateforme propose de mettre en relation patients, professionnels de santé et étudiants en médecine de 2e, 3e ou 4e année. Laure Avenin, à la tête de Pop my health avec Claude Czechowski, explique à Hospimedia avoir eu l'idée d'Hopizen en voyant l'une de ses amies en chimiothérapie avoir besoin qu'on lui rende de menus services durant ses phases d'hospitalisation. "L'idée était simple et pourtant aucun outil national ne centralisait les demandes", ajoute-t-elle. Sur le modèle des applications telles que Baby sittor, l'association Hopizen est née.

En amont, elle a créé la SAS Pop my health pour développer le site et l'application et apporter les bases techniques. Alors comment cela fonctionne ? Concrètement, les étudiants, moyennant une cotisation annuelle de 5 euros (€), peuvent s'inscrire sur la plateforme en se créant un profil complet. Le patient ou le professionnel, lui aussi inscrit — moyennant 40 € dès avril 2017 pour les professionnels et gratuit pour les patients — contacte les étudiants en fonction des profils qui sont proposés. Ils discutent ensuite entre eux par chat du service, de ses modalités et éventuellement de sa rétribution. Cela peut aller du service bénévole à une rémunération allant de 5 € à une vingtaine d'euros. Le paiement ne se fait pas de main à main mais transite par la plateforme Mangopay. "Nous sommes aussi en train de mettre en place un partenariat avec le Cesu pour rendre le paiement par ce biais possible", ajoute Laure Avenin.

Un dispositif contrôlé

Hopizen a d'abord été testé sur l'université Paris 6. Depuis le début de l'année et jusqu'en avril, 250 étudiants ont sollicité la plateforme et l'ont utilisée. En moyenne, ajoute Laure Avenin, deux services par étudiant ont été proposés et rendus. Des chiffres qui témoignent de leur engouement pour ce dispositif, estime-t-elle. Il a donc été décidé de le déployer pour l'heure sur huit facultés de médecine : Paris, Lyon (Rhône), Marseille (Bouches-du-Rhône), Besançon (Doubs), Caen (Calvados), Rennes (Ille-et-Vilaine), Angers (Maine-et-Loire) et Tours (Indre-et-Loire). "Nous procédons au fur et à mesure", explique la directrice de Pop my health, car les informations des étudiants doivent être vérifiées après leur inscription. "Ce sont des référents de l'Anemf, un par faculté, qui s'en charge", précise-t-elle. Cela permet de confirmer que la personne est bien inscrite en faculté de médecine notamment et ainsi de s'assurer de la viabilité du dispositif. Les personnes qui vont se rendre dans les hôpitaux pour rendre service aux patients seront chaque fois des étudiants en médecine, "des personnes de confiance", insiste Laure Avenin. À terme, Hopizen pourrait être ouvert aux étudiants infirmiers. L'Anemf est d'ailleurs en discussion avec la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi) sur ce sujet. Pour que la plateforme soit ouverte à d'autres étudiants, il faut que ce soit contrôlé, "l'hôpital n'est pas un hall de gare où n'importe qui peut entrer".

Gagner en compétence

La conférence des doyens des facultés de médecins a apporté son soutien au projet et les associations de patients peuvent aussi solliciter les étudiants. Pour l'Anemf, les étudiants en médecine sont aussi une plus-value. Clément Le Roux, vice-président chargé de la santé globale, explique qu'ils connaissent l'hôpital et peuvent aussi s'assurer que le service n'entre pas en contradiction avec les besoins du patient, par exemple apporter un croissant à un patient diabétique. Il rappelle néanmoins que la plateforme n'est pas dédiée aux soins, "ce n'est pas l'objet". Elle permet entre autres aux étudiants d'arrondir leur fin de mois tout en gardant un lien avec leurs études. Les professionnels de santé peuvent en effet les solliciter pour leur protocole de recherche, un moyen d'enrichir ses connaissances, note Clément Le Roux. En outre, être en contact avec les patients hors du cadre du soin apporte énormément, souligne Laure Avenin. Pour le vice-président de l'Anemf, "nous offrons aux patients la possibilité d'accéder à un service" et, pour les patients isolés, d'apporter un plus à leur prise en charge. Les étudiants peuvent aussi mettre un pied dans le monde libéral puisque des médecins généralistes sont aussi inscrits sur la plateforme. Ces derniers les sollicitent par exemple pour faire du secrétariat. Les étudiants en médecine gagnent alors en compétence, insistent Clément Le Roux et Laure Avenin.

Finalement, comme le rappelle Clément Le Roux, Hopizen centralise sur une plateforme unique toutes les demandes de services faites au sein des établissements de santé à la fois par les patients et les professionnels de santé. Généralement, celles-ci passent par d'autres réseaux comme Facebook par exemple. Laure Avenin rappelle s'être aussi appuyée sur sa propre expérience d'étudiante en médecine pour proposer ce dispositif, rappelant qu'à son époque déjà des professionnels de santé proposaient ce type de services.
Géraldine Tribault

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