À l'occasion de la semaine pour l'emploi des personnes handicapées, l'Union nationale des familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques (Unafam) fait, par voie de communiqué, un point sur l'accès à l'emploi des personnes en situation de handicap psychique. "Il existe peu de données sur le handicap psychique, seules quelques études ponctuelles. On estime cependant que la population des personnes en situation de handicap psychique est sous-représentée parmi celle des travailleurs handicapés", annonce d'emblée l'union. Et d'énumérer quelques chiffres : les personnes handicapées psychiques représentent 13% des deux millions de personnes bénéficiant de l'obligation d'emploi ; une personne handicapée psychique sur cinq a un emploi et seulement 11% de cette population est en établissements et services d'aide par le travail (Esat) ou entreprise adaptée. Des résultats insatisfaisants, puisque selon l'union, "le travail a un intérêt thérapeutique, la santé se reconstruit au sein même de l'activité. Le travail permet à la personne en situation de handicap psychique de reprendre confiance, de retisser le lien social et de retrouver sa place de citoyen, il contribue à son rétablissement."
Pour expliquer cette faible intégration professionnelle, l'Unafam identifie des freins personnels et structurels. La peur de perdre toute source de revenu lors d'une perte d'emploi, et de devoir refaire une demande d'allocation aux adultes handicapés (AAH), découragerait ainsi certains allocataires porteurs d'un handicap psychique à chercher un emploi. Pour ce qui est des freins structurels, l'union note le manque d'adaptation des Esat aux handicaps psychiques. "Trop peu encore proposent un accompagnement adapté aux personnes en situation de handicap psychique et le délai d'attente peut être de plusieurs années pour y entrer." Mais surtout, elle déplore les idées reçues chez les employeurs concernant le handicap psychique, "premier frein à l'emploi", comme chez les professionnels de l'insertion. "8% à peine des personnes accueillies par Cap emploi sont en situation de handicap psychique, et 6% font l'objet d'un placement dans l'emploi." Selon l'Unafam, les entreprises privilégient les autres types de handicaps, ou optent pour des sous-traitants. "L'engagement personnel de chefs d'entreprises de moins de vingt salariés qui ne sont soumises à aucune obligation légale est cependant à souligner : 120 000 personnes handicapées, tous handicaps, y sont employées", note-t-elle, en se basant sur un rapport de la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) datant de septembre 2016.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire