Selon l’OMS, le suicide représentait en 2014 « la seconde cause de mortalité entre 15 et 29 ans. » Et comme la dépression constitue un facteur de risque significatif dans le déterminisme d’un comportement suicidaire, on peut penser que les interventions pour traiter la dépression ont également une incidence favorable pour réduire la propension au suicide (la « suicidalité ») à l’adolescence ou peu après.
Exploitant 35 articles relatifs à des essais thérapeutiques ou à des évaluations d’actions préventives, une équipe d’Australie propose une revue systématique de la littérature médicale sur ce thème, pour rechercher si des interventions psychologiques destinées « à prévenir et/ou à traiter » la dépression chez des adolescents ou des jeunes adultes peuvent aussi contribuer à réduire leur suicidalité. Les auteurs veulent notamment savoir si certaines approches psychothérapeutiques contre la dépression se révèlent « plus efficaces contre le risque suicidaire à l’adolescence », comparativement à l’abstention thérapeutique (no treatment), à la délivrance d’un placebo, ou à la prescription d’un traitement antidépresseur. Cette analyse comporte toutefois une limitation intrinsèque, dans la mesure où aucune des études considérées ici ne comporte de groupe-contrôle n’ayant délibérément reçu aucun traitement (ni médicamenteux, ni psychothérapeutique).
Les thérapies cognitivo-comportementales sont peut être efficaces mais on manque d’études ad hoc pour l’affirmer
Du fait de cette limitation, les auteurs estiment qu’il est donc difficile de préciser « si les traitements psychologiques sont vraiment plus efficaces que l’abstention thérapeutique. » Mais il existe des indices suggérant que les interventions de type cognitivo-comportementaliste permettent, dans une faible mesure, de réduire le risque d’un passage à l’acte suicidaire, de façon « au moins aussi efficace que les traitements pharmacologiques. » Et si plusieurs essais thérapeutiques montrent aussi des « indices prometteurs » de l’intérêt des interventions « basées sur la famille et sur les thérapies familiales », des évaluations ultérieures « avec une meilleure méthodologie » sont attendues pour le confirmer.
Dr Alain Cohen
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire