Ces 6 et 7 octobre, les documentalistes hospitaliers avaient mis à l'ordre du jour des 28es journées de leur Réseau national (RNDH), les évolutions de la profession. Elles passent par de nouvelles méthodes de pédagogies réflexives. L'occasion aussi d'évoquer avec la présidente du RNDH le manque de reconnaissance de cette profession.
Les 6 et 7 octobre se sont tenues les 28es journées du Réseau national des documentalistes hospitaliers (RNDH). L'occasion pour l'association de faire le point sur son actualité et ses évolutions. "L'objectif de ces journées est d'améliorer la reconnaissance des documentalistes en valorisant leurs compétences et leur expertise", note la présidente du RNDH, Armelle Martin."L'intégration de nouvelles techniques de documentation est maintenant définie dans les apprentissages, cela s'est mis en place notamment dans le cadre de la réforme licence-master-doctorat (LMD) et plus récemment avec les évolutions du développement professionnel continu", poursuit-elle. Ressources en ligne et e-learning sont ainsi aujourd'hui inhérents à la profession.
Pour cette session 2016, le RNDH a choisi de s'intéresser aux pratiques professionnelles "en marche vers la pédagogie réflexive". Pourquoi ce choix ? "Carte mentale et carte conceptuelle sont des outils de la pratique réflexive utiles pour organiser l'information de manière visuelle et cartographiéepour présenter des veilles. La pédagogie fait partie intégrante de notre fonction", précise la présidente. S'interroger sur les pratiques, développer la technologie du web sémantique pour améliorer la recherche de données et mieux les structurer font partie des sujets abordés. "C'est important car notre travail vise à faciliter celui des professionnels hospitaliers. Il a donc pour finalité d'apporter le meilleur soin au patient", confie la président.
"Un manque de reconnaissance"
Pourtant, le RNDH déplore que les professions de documentaliste, archiviste et bibliothécaire soient encore peu valorisées au sein de la fonction publique hospitalière. Ces journées annuelles ont aussi pour vocation de "faire reconnaître le positionnement stratégique des documentalistes dans les hôpitaux". "Et pourtant une majorité de documentalistes restent cantonnés en catégorie B", regrette la présidente du réseau. D'après les chiffres de l'association, sur 260 adhérents, seuls 11% ont eu accès à la catégorie A. Ils sont 51% à exercer un poste de catégorie B et même 18% de catégorie C. "De plus en plus d'entrants dans le métier sont recrutés en catégorie C, ce n'est pas normal compte tenu du niveau de formation. Par la suite, comme ces nouvelles recrues sont contractuelles, il est aussi très difficile d'évoluer", déplore Armelle Martin. D'autant que le grade de technicien supérieur hospitalier (TSH), "qui est le seul à définir un statut en documentation", se situe dans la catégorie B et ne trouve pas de continuité dans la catégorie A. De quoi stopper l'évolution des carrières. C'est pour cette raison que, depuis plusieurs années, le RNDH demande la reconnaissance des métiers de la documentation dans le corps de catégorie A ou a minima la reconnaissance des spécificités du métier dans la filière technique, avec un concours spécifique ou des options qui reconnaîtraient leurs compétences. Fin 2014, l'Interassociation archives bibliothèques documentation (IABD), avec le soutien du RNDH, a transmis différents courriers pour demander cette revalorisation. "À tous les ministères concernés, tous les conseils supérieurs, etc. Mais pour le moment, aucune réponse. Nous dépendons toujours du bon vouloir des établissements", conclut Armelle Martin.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire