20/10/2016
Si
l’irritabilité et l'agressivité représentent dans les troubles du spectre
autistique (TSA) et dans la déficience intellectuelle (DI) « des cibles de traitement pertinentes » pouvant
inciter à l’utilisation de neuroleptiques », les habitudes de prescriptions des
médicaments antipsychotiques chez ces jeunes ne sont pas systématiquement
évaluées, rappelle une équipe de psychiatres exerçant aux États-Unis.
Pour contribuer à combler cette lacune, les auteurs ont
recherché dans les bases de données PubMed, MEDLINE et PsycInfo (jusqu’en Mars
2015) les études informant sur la fréquence des TSA et/ou de la DI chez les
jeunes traités par des neuroleptiques et, réciproquement, sur la fréquence du
recours aux neuroleptiques chez les enfants et les adolescents avec TSA et/ou
DI.
10 % des jeunes
traités par neuroleptiques sont «étiquetés » TSA
ou déficients intellectuels
Constituant ainsi la base d’une méta-analyse sur la place des
médicaments antipsychotiques dans les TSA et la DI chez des jeunes, cette
collecte de données porte sur un total de 39 études et concerne une population
globale de 365 449 jeunes où les sujets masculins représentant 70 % (± 10 %)
des intéressés, âgés en moyenne de 11,4 ans ± 6,2 ans. Si la valeur modeste de
cet âge moyen confirme la tendance déjà connue à prescrire des neuroleptiques à
des patients de plus en plus jeunes aux États-Unis, on constate toutefois, dans
5 études longitudinales, que la proportion de jeunes avec TSA traités par des
antipsychotiques n’a pas changé de manière significative entre 1996 et 2011,
passant de 6,7 % à 5,8 % (Odds ratio = 0,9 ; intervalle de confiance à 95 %
[IC95 % 0,8-1,0] ; p=0,17). Et dans 13 études (représentant 96 688
jeunes âgés en moyenne de 9,8 ans ± 1,2 an, avec 78,6 % ± 2,0 % de sujets
masculins), 17,5 % (IC95 % [13,7 %–22,1 %]) des jeunes avec un TSA reçoivent
des neuroleptiques.
Principaux
constats de cette méta-analyse : environ 10 % des jeunes traités par des
antipsychotiques ont une étiquette diagnostique de TSA ou/et de DI, et près
d’un jeune sur six avec TSA reçoit un traitement neuroleptique. Ces deux
proportions ont « augmenté au cours des dernières années »
confirment les auteurs, mais la compréhension des raisons cliniques et des
effets de ce recours accru aux antipsychotiques dans les TSA et dans la DI
nécessite des recherches plus approfondies.
Dr Alain Cohen
Référence
Su Young Park et coll.: Antipsychotic use trends in youth
with autism spectrum disorder and/or intellectual disability: A meta-analysis.
J Am Acad of Child & Adolescent Psychiatry, 2016; 55(6): 456–468.
Si
l’irritabilité et l'agressivité représentent dans les troubles du spectre
autistique (TSA) et dans la déficience intellectuelle (DI) « des cibles de traitement pertinentes » pouvant
inciter à l’utilisation de neuroleptiques », les habitudes de prescriptions des
médicaments antipsychotiques chez ces jeunes ne sont pas systématiquement
évaluées, rappelle une équipe de psychiatres exerçant aux États-Unis.
Pour contribuer à combler cette lacune, les auteurs ont
recherché dans les bases de données PubMed, MEDLINE et PsycInfo (jusqu’en Mars
2015) les études informant sur la fréquence des TSA et/ou de la DI chez les
jeunes traités par des neuroleptiques et, réciproquement, sur la fréquence du
recours aux neuroleptiques chez les enfants et les adolescents avec TSA et/ou
DI.
10 % des jeunes
traités par neuroleptiques sont «étiquetés » TSA
ou déficients intellectuels
Constituant ainsi la base d’une méta-analyse sur la place des
médicaments antipsychotiques dans les TSA et la DI chez des jeunes, cette
collecte de données porte sur un total de 39 études et concerne une population
globale de 365 449 jeunes où les sujets masculins représentant 70 % (± 10 %)
des intéressés, âgés en moyenne de 11,4 ans ± 6,2 ans. Si la valeur modeste de
cet âge moyen confirme la tendance déjà connue à prescrire des neuroleptiques à
des patients de plus en plus jeunes aux États-Unis, on constate toutefois, dans
5 études longitudinales, que la proportion de jeunes avec TSA traités par des
antipsychotiques n’a pas changé de manière significative entre 1996 et 2011,
passant de 6,7 % à 5,8 % (Odds ratio = 0,9 ; intervalle de confiance à 95 %
[IC95 % 0,8-1,0] ; p=0,17). Et dans 13 études (représentant 96 688
jeunes âgés en moyenne de 9,8 ans ± 1,2 an, avec 78,6 % ± 2,0 % de sujets
masculins), 17,5 % (IC95 % [13,7 %–22,1 %]) des jeunes avec un TSA reçoivent
des neuroleptiques.
Principaux
constats de cette méta-analyse : environ 10 % des jeunes traités par des
antipsychotiques ont une étiquette diagnostique de TSA ou/et de DI, et près
d’un jeune sur six avec TSA reçoit un traitement neuroleptique. Ces deux
proportions ont « augmenté au cours des dernières années »
confirment les auteurs, mais la compréhension des raisons cliniques et des
effets de ce recours accru aux antipsychotiques dans les TSA et dans la DI
nécessite des recherches plus approfondies.
Dr Alain Cohen
Référence
Su Young Park et coll.: Antipsychotic use trends in youth
with autism spectrum disorder and/or intellectual disability: A meta-analysis.
J Am Acad of Child & Adolescent Psychiatry, 2016; 55(6): 456–468.
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