| 26.10.2016
L’égalité des sexes devant une bonne bouteille ! Apparemment, les femmes lèvent le coude aussi bien que les hommes. Selon une étude publiée dans BMJ Open le 25 octobre qui regroupe des données s’étalant sur plus d’un siècle, les femmes ont rattrapé leur retard sur les hommes en matière de consommation d’alcool. D’après les résultats, cette tendance est particulièrement visible chez les jeunes adultes.
Historiquement, les hommes boivent davantage que les femmes et surtout dans des quantités susceptibles de nuire à leur santé. Des chiffres évoquant une consommation 12 fois supérieure pour la gent masculine ont déjà été cités. Cependant, ce gouffre semble se rétrécir au fil du temps. C’est pour quantifier l’ampleur de cette tendance que des chercheurs de l’université of New South Wales en Australie ont mis en commun les données provenant de 68 études internationales. Toutes ont été publiées entre 1980 et 2014 et incluaient des comparaisons régionales ou nationales des quantités d’alcool consommées chez les deux sexes entre deux périodes différentes. Ces travaux regroupaient donc des données allant de 1948 à 2014, ce qui représentait un total de 4 millions de personnes. 16 études s’étalaient sur 20 ans et 5 sur 30 voire plus.
Vers la « convergence sexuelle »
Les auteurs ont utilisé 11 indicateurs clés pour mesurer l’usage de l’alcool et les effets néfastes qui y sont associés. Ces données ont ensuite été groupées en 3 catégories distinctes : la consommation au sens large, qui comprenait les quantités et les fréquences absorbées, l’usage problématique (consommation excessive d’alcool), et aussi la prévalence des effets délétères liés à l’alcool. De même, les données ont été divisées selon l’année de naissance des participants. Chaque période s’étalait sur 5 ans excepté la première (1891-1910) et la dernière (1991-2000).
Les résultats démontrent clairement que l’écart entre hommes et femmes diminue constamment et ce pour les 3 catégories analysées (consommation d’alcool, usage excessif, prévalence des effets secondaires). En effet, les hommes nés entre 1 891 et 1 910 étaient deux fois plus nombreux à boire de l’alcool alors qu’entre 1991 et 2000, la parité était presque atteinte. Le schéma était semblable en ce qui concerne l’usage exagéré de l’alcool où l’écart entre les genres a chuté drastiquement passant d’un rapport de 3 pour 1 pour les hommes à seulement 1,2. Idem si on regarde les effets néfastes sur l’organisme où il passe de 3,6 à 1,3. D’après les chiffres, les disparités entre hommes et femmes se réduisent de 3,2 % tous les 5 ans et cette baisse serait particulièrement fulgurante pour les personnes nées à partir de 1966.
En revanche, les calculs employés ne permettent pas de savoir si le rétrécissement de cet écart est dû au fait que les hommes consomment moins où que les femmes boivent plus. Toutefois, sur toutes les études analysées, 42 mettaient en évidence ce phénomène « de convergence sexuelle » et la plupart indiquaient qu'il était provoqué par l’augmentation de la consommation d’alcool chez la gent féminine. Pire encore, certains chiffres laissent à penser que les femmes nées après 1 981 boivent davantage que leurs homologues masculins. Pour les auteurs, ces observations « ont des implications pour le ciblage des programmes de prévention et d’interventions sur l’alcool ».
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