… et la liste des droits et des libertés à conquérir est encore longue : égalité de salaire entre les femmes et les hommes, réglementation du porno, et pourquoi pas un duo présidentiel Chabadabada.
Cher monsieur Sarkozy,
Quand vous dites, le 9 octobre, au Zénith de Paris : «La femme n’est soumise à aucune pression vestimentaire parce que chez nous, en France, la femme est libre depuis toujours.»De quelle liberté parlez-vous ?
Non, parce que, juste pour faire un point :
- Jusqu’en 1800, nous n’avions pas le droit de porter le pantalon.
- Jusqu’en 1907, nous n’avions pas le droit de disposer de nos salaires.
- C’est seulement en 1924 que nous avons enfin eu le droit de passer le bac.
- En 1938, l’incapacité juridique des femmes est levée. Et nous pouvons enfin aller à l’université, avoir une carte d’identité ou un passeport sans l’autorisation de notre mari, mais il peut toujours nous interdire de travailler.
- Jusqu’en 1944, nous n’avions pas le droit de vote.
- Jusqu’en 1965, nous n’avions pas le droit d’avoir un compte en banque sans l’autorisation du mari.
- En 1972, la loi sur l’égalité des salaires dit à travail égal salaire égal (heu… ça s’applique combien de temps après, une loi ?).
- En 1975, les maris n’ont plus le droit de lire le courrier de leur femme et nous avons enfin le droit d’avorter…
Ce ne sont là que quelques échantillons de nos libertés gagnées au fil du temps.
Vous avez dû confondre, c’est sûr. Si préoccupé de nous voir aller dans les rues, cheveux au vent, que vous avez pris vos désirs pour des réalités. Comme c’est gentil de penser à nous, les femmes, et comme cela nous touche. Par contre, pour ce qui est de nous protéger d’une tenue qui nous mettrait en état d’infériorité, une loi anti-burqa a déjà été validée, en 2010, par le Conseil constitutionnel et devant la Cour européenne des droits de l’homme (1).
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