- Catherine Walgenwit
- 10 mai 2016
Des patients ont lancé une pétition, pour un changement de paradigme de la santé mentale. Photo C.W. L'utilisation de l'article, la reproduction, la diffusion est interdite - LMRS - (c) Copyright Journal La Marseillaise
Des patients souffrant de pathologie mentale sortent de leur isolement et lancent une pétition pour revendiquer la reconnaissance du caractère non thérapeutique de la mise en chambre d’isolement. Ils ont beau être différents, ils veulent être comme tout le monde. Le 13 juin, ils défileront à la Fada Pride pour promouvoir le changement.
Des patients pas comme les autres, trop souvent considérés comme la dernière roue d’un système de santé acculé sous le poids des contraintes budgétaires, entre diminution de moyens d’un côté et retour aux services fermés de l’autre, réclament une autre alternative. Parce qu’encore de nos jours, l’isolement est vécu comme un traumatisme et non comme un soin, des petites voix, pas celles qu’ils entendent dans leur tête, les nuits d’angoisse et d’insomnie, mais bien celles d’une aspiration au changement se font entendre.
Au regard de leur vécu, des patients réclament une meilleur prise en compte de leur « douleur ». Ils ont lancé une pétition, rédigé une tribune. Ont voulu témoigner.
Sonia raconte ses nombreux passages en psychiatrie. Où tout y est aléatoire. « Au bon vouloir des médecins et des soignants ». Des conditions qui la conduiront à devenir représentante des usagers et a réussir une formation de pair-aidant. Une formation encore balbutiante et qui tarde à trouver sa légitimité. En créant une profession aussi précaire que les AVS dans l’éducation nationale, ces entraides mutuelles ne remplaceront jamais les soignants, mais pourraient être complémentaires.
« La psychiatrie, on attendait tous qu’elle change. Mais elle fait mal et nous ce n’est pas ce que l’on veut. Quand ont dit que l’on est dans un pays de liberté, je ne comprend toujours pas », soupire Sonia.
Patrick a passé 10 années sous neuroleptiques et a mis longtemps à s’en remettre. Aujourd’hui, les langues se délient sur les pratiques, mais c’est loin d’être suffisant. « On en arrive à un moment où on pète les plombs. Dans la vie des facteurs crées des traumatismes. Si certains arrivent à les surmonter, pour d’autres cela est plus difficile. Se révolter devient un comportement anormal ».
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