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vendredi 20 mai 2016

Avec Track Medoc, un généraliste remporte le hackathon du médicament

15.05.2016

Avec Track Medoc, un généraliste remporte le hackathon du médicament-1

Encourager le bon usage des médicaments et utiliser des données de santé. C’est à ces deux consignes que devaient se conformer les participants au hackathon du médicament organisé par l’Assurance maladie. Conçus et développés par des équipes composées de développeurs, informaticiens, ingénieurs ou venues d’autres horizons encore, cinq projets ont été présentés lors de la finale du concours, le 10 mai dernier. Et c’est Track medoc, un site internet mis au point par le Dr Paul Mandelbrojt, qui est arrivé, ex aequo, sur la première marche du podium.
L’idée de Track medoc est de donner un aperçu des différents médicaments disponibles, et utilisés par les praticiens, pour traiter une affection en particulier. Aussi, il permet à tout médecin de comparer ses propres prescriptions par rapport à celles de ces confrères, généralistes ou spécialistes.

Pour l’hypertrophie bénigne de la prostate, par exemple, le site détaille le nom, en DCI, des différents médicaments pertinents : Alfuzosine, Doxazosine, Dutasteride, Finasteride, Tamsulosine… Et pour chacune de ces dénominations, un graphique indique dans quelle proportion tel ou tel spécialiste, ainsi que le médecin-internaute, la prescrit. Une analyse détaillée qui réserve parfois quelques surprises : les pédiatres et les stomatologues apparaissent ainsi parmi les prescripteurs de ces médicaments indiqués…
exemple de graphique
« On voit que les médicaments peuvent servir à autre chose que leur AMM », explique Paul Mandelbrojt pour qui « le bon usage du médicament, c’est ultra-important ». Un sujet sur lequel le généraliste originaire de la région marseillaise ne cesse d’ailleurs de s’interroger : « c’est quoi une bonne prescription, en fait » ? Pour lui, la réponse est ni dans les bouquins, car « ça change d’un auteur à l’autre », ni "dans les recos non officielles", mais davantage dans « le savoir-faire collectif ». Visualiser ce que ses pairs prescrivent, « ça permet au médecin de voir ce que lui-même prescrit », à son initiative ou au titre d’un renouvellement d’ordonnance, poursuit-il. « Chaque médecin a ses habitudes, et pour choisir un médicament, il faut vérifier les contre-indications, les interactions médicamenteuses, les intolérances », ajoute le quinquagénaire, considérant que « c’est intéressant de regarder ce que font les praticiens ». Mais, précise le médecin passionné de nouvelles technologies, il ne s’agit en aucun cas de contrôler l’activité des médecins. 
Remplaçant dans le Sud est de la France après avoir fini ses études, il a rapidement bifurqué vers l'informatique et monté plusieurs sociétés d'informatique médicale. Aujourd'hui président de Cimfast, éditeur de logiciels médicaux pour coder les données de santé, médecin chez un hébergeur de données de santé (Claranet Esanté) et auteur chez Vidal, il s'intéresse aux données. Et espère prouver, avec son initiative primée par l'Assurance maladie, qu'on peut mener une "initiative privée éthique à partir de data publiques".
Pour mettre au point Track medoc, Paul Mandelbrojt s’est entouré d’un ingénieur, d’un mathématicien et d’une graphiste, rencontrés à l’occasion du hackathon. Au-delà de la fonction comparative, le site met à disposition des médecins un espace de discussion qui permet d’échanger toujours autour du médicament. Mais, quand on parle pharmaceutique, « on marche sur des œufs », reconnaît le généraliste. C’est pourquoi les internautes désireux de participer au forum doivent déclarer leurs éventuels liens d’intérêts. Et toutes les informations concernant les effets indésirables, les interactions ou autres précisions faites à propos des médicaments sont basées sur les données de la HAS, un gage d’objectivité souligne Paul Mandelbrojt. 
S’il n’est pas encore accessible en ligne, le site devrait toutefois connaître un sacré développement… grâce à une probable certification de l’OGDPC. C’est en tout cas ce qu’espère Paul Mandelbrojt pour qui « le bon usage de Track medoc », c’est le DPC. Une autre fonctionnalité du site auquel les médecins seront enclins à s’intéresser, veut-il croire, après un premier aperçu sur leurs prescriptions.

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