Publié le 31 août 2023
Une enquête de BFM-TV a révélé les méthodes de cette association protestante évangélique visant à « restaurer l’identité relationnelle et sexuelle ». Interdites depuis janvier 2022, les « thérapies de conversion » prétendent « guérir » l’homosexualité, la bisexualité ou la transidentité.
La ministre chargée de la lutte contre les discriminations, Bérangère Couillard, a annoncé mercredi 30 août sur son compte X (anciennement Twitter) qu’elle allait saisir le procureur de la République après les révélations de la chaîne BFM-TV sur les pratiques d’une association protestante évangélique, Torrents de vie, s’apparentant à des « thérapies de conversion ».
Au cœur de l’été, dans le sud de la France, une journaliste de BFM-TV s’est infiltrée avec une caméra cachée dans un des séminaires organisés par l’association afin de « restaurer l’identité relationnelle et sexuelle » des participants. Au programme, selon la chaîne, prières et échanges en petits groupes pour « renoncer au feu du désir ».
Des « pratiques intolérables », selon Bérangère Couillard, qui indique avoir demandé à la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah) de saisir la justice afin qu’une enquête puisse être diligentée sur les activités de Torrents de vie.
Interdites depuis janvier 2022, ces pseudo-thérapies sont des pratiques visant à modifier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre, assimilées à des maladies, d’une personne par le biais de stage ou de séminaire. Une « torture mentale » dénoncée par les associations, dont SOS Homophobie qui, par la voix de son président, Joël Deumier, jeudi 31 août sur France Inter, a dit espérer « que la loi de 2022 soit appliquée pour la première fois et envoie un signal fort ».
« La difficulté, pour nous, c’est de lutter contre la communication de ces pratiques. Ils vont parler d’accompagnement spirituel, de difficultés personnelles. (…) C’est pour cela qu’on a besoin de ces images, de témoignages, et que les victimes portent plainte », a insisté de son côté Bérangère Couillard sur BFM-TV.
De son côté, la secrétaire d’Etat chargée de la citoyenneté, Sonia Backès, indique avoir demandé à la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) d’étudier toutes les voies d’action possibles pour sanctionner l’association Torrent de vie et ses responsables, dont les activités sont connues de la Miviludes.
« Le phénomène sectaire est aujourd’hui dans notre pays à un niveau jamais égalé. Il est impératif que les Français soient mieux informés sur les risques qui y sont liés et que l’Etat se dote de nouveaux outils pour répondre plus efficacement à ce fléau », a précisé la ministre dans un communiqué.
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