Publié le 30/08/2023
Une nouvelle étude publiée par un institut de recherche américain affirme que la pollution de l’air est la première menace pour la santé humaine.
La pollution de l’air serait plus dangereuse que l’alcool ou le tabac : c’est ce qui ressort d’une nouvelle étude, publiée le 29 août dernier et réalisée par l’Institut de politique énergétique de l’Université de Chicago (EPIC). Les chercheurs se sont intéressés à la pollution aux particules fines, qui sont émises aussi bien par les activités humaines (véhicules à moteur, industries…) que par les incendies.
Un manque criant d’investissement et de moyens
Cette pollution est « la plus grande menace externe pour la santé publique » mondiale, affirment les signataires. Ce danger est le plus important dans certaines régions du monde, notamment en Afrique et en Asie.
Il y a pourtant un manque de moyens criant pour lutter contre les particules fines dans ces régions du monde, qui sont malheureusement aussi les plus exposées à ce type de pollution. « Il y a un profond décalage entre les endroits où l’air est le plus pollué et ceux où sont déployées collectivement et mondialement le plus de ressources pour résoudre ce problème », a affirmé, auprès de l’AFP, Christa Hasenkopf, directrice des programmes sur la qualité de l’air à l’EPIC.
Les auteurs de l’étude regrettent que les pouvoirs publics du monde entier et les institutions internationales n’accordent pas autant d’importance à cette menace qu’aux maladies infectieuses, par exemple.
Pourtant, les chercheurs de l’EPIC rappellent que la pollution de l’air en particules fines augmente les risques de cancer et d’AVC, et le développement de nombreuses autres maladies, notamment pulmonaires ou cardiaques. Et, s’il existe bien de nombreux dispositifs pour la lutte contre le VIH ou le paludisme (comme le Global Fund), il n’y a aucun équivalent concernant la pollution de l’air. « Pourtant, la pollution de l’air réduit davantage l’espérance de vie moyenne d’une personne en RDC (République démocratique du Congo) et au Cameroun que le VIH, le paludisme … », expliquent les auteurs du rapport.
Du mieux en Chine et aux États-Unis
Plusieurs statistiques sont tout de même rassurantes. En Chine, la pollution moyenne de l’air en particules fines aurait diminué de 42,3 % entre 2013 et 2021. Une bonne nouvelle relative, car elle reste six fois supérieure aux seuils recommandés par l’OMS. Aux États-Unis, le Clean Air Act a permis de réduire la pollution aux particules fines de presque 65 % depuis le début des années 1970.
Néanmoins, les chercheurs de l’EPIC s’inquiètent de la recrudescence plus qu’importante des feux de forêt, notamment sur le continent américain, qui contribuent à des pics de pollution atmosphérique.
Respecter les seuils d’exposition aux particules fines : c’est donc l’objectif rappelé par les chercheurs de l’EPIC. L’enjeu est de taille : cela permettrait (selon leurs calculs) d’augmenter l’espérance de vie moyenne mondiale de 2,3 années.
Raphaël Lichten
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