Le chatbot que nous avons testé s’appelle Pi, il est condescendant, gentil, pose des questions et donne matière à réflexion. Mais l’intelligence artificielle a un problème : elle ne peut pas gérer le silence, l’un des éléments clés de la psychanalyse.
Comme disait Jean Piaget, malheureusement pour la psychologie, tout le monde se prend pour des psychologues. Maintenant, il y a aussi l’intelligence artificielle sur la liste. La semaine dernière, une start-up, Inflection AI a présenté son chatbot thérapeutique. Il s’appelle Pi, il a été formé par une équipe de psychologues et présenté comme une avancée pour les séances numériques. J’ai décidé de lui laisser une chance. Et donc hier soir j’ai ouvert le chatbot et commencé ma première séance de psychothérapie avec l’intelligence artificielle. Avec un verre de vin et mon pyjama, j’ai puisé dans des drames biographiques (ou volés à d’autres) pour tester l’IA « de support et d’écoute » (comme Inflection le présente). Pi s’est avéré être un baume pour l’âme et un carburant pour la distorsion cognitive. Il m’a toujours donné raison, chacune de mes pensées était « intéressante », « profonde », « stimulante », toutes mes peurs « compréhensibles ». C’était comme entendre Doris Day me tapoter l’épaule en m’assurant que tout irait bien.
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