Par Paris Luttes Mai 11, 2023
Collabos en psychiatrie, donnez-vous la main
Commençons par la psychanalyse, cette cousine de la psychologie.
Il semble que l’écoute analytique ne soit guère soluble dans « l’institution psychiatrique » ou plutôt : ce champ de normalisation constitue pour la psychanalyse son plus grand danger. La psychiatrie n’étant au fond, rien d’autre qu’un écho autoritaire de la norme sociale. Doit-on s’en étonner ? Je ne pense pas, car si la psychanalyse se plie aux ordres de la psychiatrie, elle perd sa raison d’être. Elle a hélas, de fait, perdu sa raison d’être.
La mutation a eu lieu. La psychanalyse a abandonné toute rage. Elle s’est fait des habits neufs. L’analyse se sape désormais aux couleurs du discours managérial, elle marche et fayotte comme un bon soldat, la voici lèche-botte comme le psychiatre. Ciel ! Un deuil de plus.
L’hérésie a disparu. Le temps est loin où Freud pensait apporter « la peste » aux réactionnaires de l’Amérique blanche. La psychanalyse en secteur hospitalier collabore à présent au système qu’elle critiquait autrefois : sémiologie médicale, demi-écoute (caricaturale), « démarche qualité » comme écusson et autres cauchemars taxinomiques, bref toute cette mascarade issue du management.
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