Le 20 novembre 2022
Saint Omer n’est pas un simple récit judiciaire. C’est un éblouissement d’écriture, subtil, sur le déterminisme culturel et familial, le cinéma et la maternité avortée.
Résumé : Rama, jeune romancière, assiste au procès de Laurence Coly à la cour d’assises de Saint-Omer. Cette dernière est accusée d’avoir tué sa fille de quinze mois en l’abandonnant à la marée montante sur une plage du nord de la France. Mais au cours du procès, la parole de l’accusée, l’écoute des témoignages font vaciller les certitudes de Rama et interrogent notre jugement.
Critique : Elle est une brillante professeure d’université. Elle montre un film ancien où des femmes se font raser la tête, à cause de leur engagement aux côtés des nazis, pendant qu’elle lit Duras. Alice Diop ouvre son très beau Saint Omer sur un mystère : celui de ces femmes qui ont trahi la France, peut-être malgré elles, et qu’on affiche comme des images de propagande pour taire les trahisons invisibles du quotidien, les mensonges au cœur des familles. Puis survient le procès de cette jeune mère, africaine, qui tue son enfant en le noyant dans la mer. Elle figure ce qu’il y a de pire dans un crime : l’infanticide, particulièrement s’il émane d’une mère. Et pourtant, il y a, derrière le visage fier de Laurence, la criminelle, la dignité d’une femme détruite.
- Copyright Laurent Le Crabe
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