– Pauline Gabinari Publié le 22/11/22
Brigitte Giraud, prix Goncourt 2022, lors d’une rencontre avec des détenus à la Maison d’arrêt du Val d'Oise, 9 novembre 2022. Photo Lea Crespi pour Télérama
Quelques jours après avoir reçu le prix Goncourt pour “Vivre vite”, l’écrivaine s’est rendue à la maison d’arrêt du Val-d’Oise. Pendant deux heures, elle a parlé avec une quinzaine de détenus d’écriture, de deuil et de résistance. Reportage.
« Je vous mens pas, quand on a appris que vous avez eu le Goncourt, ça nous a tous mis la pression, mais on a pas douté de vous car vous êtes une femme de parole », lance Ouada dans un large sourire. Le doute, pourtant, beaucoup l’ont eu, avant la venue de la grande gagnante du plus prestigieux prix de la rentrée littéraire, le Goncourt, dans cette prison plantée au sud de Pontoise, célèbre en rien si ce n’est sa difficile accessibilité. Viendrait-elle ou non ? De la présidente du Centre national du livre (CNL), Régine Hatchondo, au directeur de la maison d’arrêt, Nourredine Brahimi, la bonne dizaine d’acteurs institutionnels présents, mercredi 9 novembre, à la rencontre entre l’écrivaine et les détenus, semblent tous sidérés de voir l’autrice en chair et en os dans ce décor pas très glamour.
Comme si, une fois sacré par le prix, un auteur était destiné à ne plus fréquenter que les plateaux télé et donner des interviews aux magazines renommés. « Je vous arrête tout de suite, intervient l’écrivaine, coupant court aux remerciements, les lecteurs qui comptent le plus pour moi, ce sont ceux qui, comme ces hommes, ont cru en mon travail dès août, et non pas à partir du 3 novembre [jour de l’attribution du Goncourt, ndlr]. » L’ambiance se détend immédiatement. Le dialogue est lancé.
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