Sophie Cachon Publié le 24/11/22
Convergences, divergences... Une exposition confronte les visions artistiques d’André Breton et Jean Dubuffet.
Formes bizzaroïdes ou hybridations dialoguent avec les créations des spirites ou des aliénés, dont le potentiel créatif inouï galvanise ces artistes. Filiation assumée entre L’Imbécile, de Max Ernst (bronze, 1961), un ravi de la crèche cornu, et le diable pataud (Der Teufel, sculpture sur bois, avant 1921) de Karl Brendel, dit Cas 17, résident de l’asile de Heidelberg. En 1945, Jean Dubuffet invente l’art brut, celui qui n’a jamais été formaté par la culture avec un grand C, et constitue une collection d’œuvres exécutés par des personnes « indemnes de culture artistique », faisant écho à ses propres créations, pierreuses, terreuses, d’une anti-esthétique revendiquée. Breton et Dubuffet font connaissance en 1948 et se lancent dans la réalisation d’un Almanach de l’art brut, dont quelques œuvres réunies ici montrent les prémices. Mais ces deux chercheur de « l’or du temps » ont découvert des pépites qui ne se partagent pas. L’Almanach ne verra jamais le jour.
TTTT Jusqu’au 29 janvier, LaM, Villeneuve-d’Ascq (59). Tél. : 03 20 19 68 68. Catalogue, éd. Snoeck (272 p.).
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