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vendredi 30 septembre 2022

L'importance des psys dans un Rwanda traumatisé par le génocide

Charlotte Thïede — Édité par Natacha Zimmermann    

Au lendemain du génocide des Tutsi, en 1994, le pays ne disposait que d'un psychiatre. Depuis, associations, animateurs psychosociaux, conseillers en traumatisme et groupes de parole fleurissent.

À Kigali (Rwanda).

«Si pendant le génocide, les tueurs voulaient qu'il n'y ait plus une vie ici, j'aimerais que la vie revienne», confesse douloureusement Emilienne Mukansoro depuis son bureau dans les collines de Mushubati, à 160 kilomètres à l'ouest de Kigali, la capitale du Rwanda. C'est là que se trouve sa maison d'enfance, celle où sa famille a été massacrée par les génocidaires.

La route est sinueuse, mais cela ne l'empêche pas d'organiser, une à deux fois par mois, depuis 2016, des groupes de parole pour les femmes victimes de violences sexuelles pendant le génocide. Elles se réunissent dans sa maison, qui accueille également des voyageurs de passage.

Un seul psychiatre pour une population traumatisée

Ce 10 avril, pour la 28e année de commémoration du génocide des Tutsi au Rwanda, elle retrouve un groupe d'une quarantaine de femmes. Une rencontre qu'elle décrit comme «un rendez-vous [donné] à la vie». Le regard en direction de sa fenêtre, une tasse de thé à la menthe sauvage encore brûlante dans ses mains, elle confie: «J'admire ces collines, ces paysages, ces plantes. Mais en avril, ce n'est plus la même chose. Je vois les gens qui se cachent, qui courent partout pour tuer. J'entends les bruits, les cris de gens qui viennent de découvrir quelqu'un qui se cache.»

«Si pendant le génocide, les tueurs voulaient qu'il n'y ait plus une vie ici, j'aimerais que la vie revienne», confie Emilienne Mukansoro, psychothérapeute et elle-même survivante. | Charlotte Thïede


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