Déscolarisée depuis le primaire, Lilou, 20 ans, vit recluse avec sa mère dans un studio insalubre. Face à cette situation sociale et médicale préoccupante, que faut-il prioriser ?
J’ai rendez-vous pour un premier entretien avec Lilou, 20 ans. Quand je viens à sa rencontre dans la salle d’attente, je découvre une jeune femme prostrée, les yeux baissés et accrochée à sa mère comme un tout-petit. Je l’invite à me suivre, seule, mais sa mère secoue la tête : « Ce n’est pas possible, ma fille ne peut se séparer de moi. » Dans un flot de paroles, elle m’explique que Lilou a subi des traumatismes, et qu’elles résident dans un quartier dangereux… La jeune femme se lève cependant et esquisse un mouvement, mais sa mère lui emboîte le pas. Devant mon insistance, elle me dit qu’elle attendra debout derrière la porte.
Une situation hors norme
Dans mon bureau, Lilou s’assied, me tourne le dos et fond en larmes. Je la laisse se calmer, puis lui pose des questions auxquelles elle répond par des signes de tête et des bribes de mots. Je dois tendre l’oreille… Je reformule pour être sûre d’avoir bien compris une situation qui me paraît d’emblée hors norme.
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