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Dans « L'effet Werther. Stars, médias et contagion suicidaire » (Éditions universitaires de Dijon), le psychiatre Clément Guillet s'est penché sur le lien établi entre suicide de célébrités et rebond du taux de suicide dans la population civile.
Marianne : Vous évoquez les pics de suicides qui font suite au suicide d’une célébrité, les « modes » de suicide, la médiatisation. Parmi les exemples qui jonchent votre livre, on découvre, non sans surprise, que le suicide de Kurt Cobain a fait davantage d’émules en France qu’aux États-Unis.
Clément Guillet : Le suicide est un drame intime dans lequel la pathologie mentale joue un rôle fondamental. Mais on sait depuis Durkheim qu’il s’agit aussi d’un fait social, influencé par mouvements et les crises de la société. Plus récemment, il a été mis en évidence des phénomènes d’imitation suicidaire : lorsqu’une star se suicide, sa mort peut en entraîner d’autres. C’est ce qu’on appelle l’ « effet Werther », en référence au livre Les Souffrances du Jeune Werther de Goethe. À sa publication en 1774, il provoqua une épidémie de suicides, certains suicidés s’étant habillés comme le héros, gardant à côté d’eux le livre ouvert à la page fatale.
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