Publié le 10-07-2022
BELGIQUE
Au sein de notre association de locataires, nous rencontrons de plus en plus d’ "usagers" dits "déprimés", en "décompensation psychique", "paranoïaques", "maniaco-dépressifs" ("bipolaires") ou "schizophrènes" qui pour oublier ou plus précisément anesthésier cette douleur ou ce désastre d’exister qui les assaille recourent à la psychiatrie, c’est-à-dire, généralement, aux antidépresseurs, anxiolytiques ou psychotropes que cette dernière leur délivre.
Une carte blanche de Mohamed Ben Merieme et de David Vanhoolandt, travailleurs sociaux à l’Association des Locataires de Molenbeek et Koekelberg (ALMK)
Partons, d'emblée, de ces deux constats : 1/ En œuvrant, en Région de Bruxelles-Capitale, «à l'insertion par le logement», notre association œuvre, de fait, à l'insertion par l'écoute et la parole.C'est que la demande d'un logement (privé ou social) ou les différends auxquels sont confrontés les «usagers» avec leur propriétaires passe toujours par la parole – parole qui s'adresse à un être supposé l'écouter, l'entendre. Or cette demande est très souvent parasitée par la souffrance subjective ou la douleur – voire, pour certains «usagers» -, le désastre d'exister ou d'être-au-monde; 2/ Nous rencontrons ainsi de plus en plus d'«usagers» dits «déprimés», en «décompensation psychique», «paranoïaques», «maniaco-dépressifs» («bipolaires») ou «schizophrènes» qui pour oublier ou plus précisément anesthésier cette douleur ou ce désastre d'exister qui les assaille recourent à la psychiatrie, c'est-à-dire, généralement, aux antidépresseurs, anxiolytiques ou psychotropes que cette dernière leur délivre, prescrit, au détriment d'une écoute attentive et de paroles à la hauteur des souffrances, questions, embrouilles et/ ou traumatismes que ces «usagers» ou plutôt patients ou malades lui livrent.
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